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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

the SMASHING PUMPKINS - GM Place

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Parmi les critères qui différentient les groupes que j’aime bien des groupes dont je suis grand fan, le plus important est indéniablement leurs performances scéniques.  Il y a bien sur quelques exceptions (les chansons de Radiohead ou des Pixies suffisent largement à contrebalancer leur manque d’imagination en concert), mais il ne faut pas chercher plus loin mon attachement  particulier aux Smashing Pumpkins, aux Who, à Eels ou même à Dionysos.  Ces  groupes très différents ont en commun une incroyable capacité à se dépasser, à se réinventer, à transcender leurs titres lors de leurs différentes tournées,  retravaillant à chaque coup leur répertoire avant de reprendre la route à la rencontre de leurs fans.  C’est tout à l’honneur d’une majorité de mes groupes fétiches d’avoir su me séduire, bien avant que je puisse constater de mes propres yeux leur démonstration live, grâce à des enregistrements plus ou moins légaux que je me propose de vous faire découvrir dans cette nouvelle rubrique, les Loved Lives.

A tout seigneur tout honneur, j’attaque la rubrique par un groupe dont j’ai acheté plus d’une quinzaine de bootlegs hors de prix à l’époque où je n’avais pas une thune (1) (sans compter la cinquantaine que j’ai gravé), et tant qu’à faire par le meilleur live que je possède de leur meilleure tournée, à laquelle je ne pu malheureusement assister faute de passage à Marseille (et de thune, aussi…). Voici donc le GM Place enregistré à Vancouver en 1997 (déjà 13 ans !) en pleine tournée Mellon Collie and the Infinite Sadness des Smashing Pumpkins.  Plus de deux heures de concert gravés sur un double album essentiellement reflet de son illustre papa studio, mais qui invoque judicieusement quelques perles passées, le tout emballé de manière pas trop moche (pour un album pirate), ajoutez à cela un excellent son et un public bien chaud mais qui ne pollue pas les chansons, fermez les yeux et savourez…

Le premier CD présente des titres dans des versions relativement proches des studios, quoique bien plus puissantes et rapides. Après nous avoir mis dans le bain avec la même introduction que leur dernière production  (« Mellon Collie » et « Tonight Tonight »), les Pumpkins nous surprennent avec une version boostée de leur ancien single « Cherub Rock », agrémenté d’une petite impro en final.  On retrouve l’alternance de titres très rock et de tempos plus lents coutumière au groupe,  les enchainements diaboliques « Cherub Rock »/ »Where Boys Fear to Tread », « Zero »/ « Fuck You » et « Bullet with Butterfly Wings »/ « Muzzle »  étant suivis de passages calmes bienvenus.  Les grands classiques de Mellon Collie and the Infinite Sadness sont là, les 5 singles, plus celui qui aurait du l’être (l’énorme « Muzzle ») ainsi qu’en final l’indispensable « Thru the Eyes of Ruby ».  Au rayon des surprises, la nouvelle et très bonne apparition du célèbre « Rhinoceros » de Gish, mais aussi un medley judicieux et jouissif entre le long et féérique « Porcelina of the vast oceans » et le grunge « Rocket », l’un des favoris de Siamese Dreams. Le groupe, bien que peu bavard (2) (ils se sont excusés de ne pas parler français), s’amuse avec le public, lançant quelques bruitages pour faire monter la sauce ou s’offrant une pause et une impro vocale au milieu d’un « Fuck You (an ode to no one ) » incroyablement rapide. Le CD se termine par un petit discours déjanté de James Iha, parfaite introduction au morceau qui ouvre le deuxième CD. Car meme si c’est difficilement imaginable après l’heure qui s’est écoulée, les Smashing Pumpkins sont restés plutôt sage par rapport aux cinq titres qui vont suivre. « X.Y.U » est pulvérisé à la manière du précédent « Fuck You », avec pause pour bien faire crier le public et final assourdissant. Billy Corgan présente Matt Walker qui aura brillamment remplacé à la batterie le magicien Jimmy Chamberlain, écarté provisoirement du groupe pour une sombre histoire de drogue.  L’occasion de ce dire que si exceptionnel qu’il fut, Chamberlain n’était pas vraiment  indispensable au groupe (d’autant que Kenny Aronoff fit aussi des merveilles sur la tournée Adore), à l’inverse du plus discret James Iha dont le départ sonna la fin des Pumpkins.  Le concert se poursuit avec le rare « By Starlight » joliment rallongé pour la scène, et une version géniale de 7 mn du vieux titre « Siva », sommet du premier album. Billy Corgan salue ensuite le public, et entame la partie la plus surprenante du concert. C’est une face B peu commune dans les setlist du groupe, « the Aeroplane Flies High », bombe alternative déjà décoiffante dans sa version studio, et qui donne ici lieu à une véritable démonstration des deux guitaristes, enchainée avec une improvisation vaguement inspiré du titre « Silverfuck ». Le jam commence par une bataille de delays grinçants sur un groove plutôt lent de la paire rythmique, puis résonnent les « I feel no pain ! » du chanteur qui se lance ensuite dans une improvisation pseudo poétique (qui me ravissait à l’époque, mais moins maintenant !). Les larsens fusent sur son histoire de cœur brisé, puis « Silverfuck » explose vraiment. Le morceau prendra ensuite de nombreux détours, se fondra en d’autres raretés connus des seuls aficionados, exposera le coté mélodique comme le coté violent  des Smashing Pumpkins avant de s’achever 25 mn plus tard sous les ovations du chanceux public Canadien.

Une premier face pour les amateurs du groupe, à conseiller aussi à ceux qui veulent le découvrir, une deuxième qui fera le bonheur des fans, la bonne dose de classiques et de raretés, the GM Place montre les SP au sommet de leur carrière, et est donc logiquement un de mes disques préférés…

Pour les amateurs, un autre article évoquera mes bootlegs les plus sympathiques de chaque période du groupe…

(1)    Il est d’ailleurs incroyable qu’un vrai bon live officiel des Smashing Pumpkins n’ait jamais été publié…

(2)    Une autre qualité de ce live, le mutisme d’un groupe plutôt gênant sur scène est plutôt une bénédiction sur disque…

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