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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

the WHO - Live at Leeds

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Effectivement, cet énième article sur le Live At Leeds des Who ne sert pas à grand-chose.  A part les extra terrestres ou les rares hommes des cavernes subsistant sur notre planète, personne n’ignore que cet album est considéré comme le meilleur Live de l’histoire du rock. Et en même temps, il se devait donc de figurer au menu de cette rubrique Loved Lives, à fortiori chez un fan des Who comme moi. Attachons nous donc à décrire les différentes versions qu’a connu cet album légendaire, à l’attention de l’éventuel petit jeune ignorant égaré dans ces pages.

Alors que la dernière réédition du Live At Leeds contient pas moins de 33 titres, la version originale en compte 6, trois reprises et trois compositions de Pete Townshend.  Il faut se détacher des chiffres et bien comprendre que le choix initial fut en fait extrêmement judicieux, et qu’à quelques exceptions près que nous détaillerons, la première version du Live at Leeds est tout à fait suffisante pour prouver à l’auditeur que les Who étaient l’un des meilleurs groupes scéniques  que les années 70 aient connu. Avant tout, il convient de préciser que quelle que soit la version, et quel que soit le titre (du plus magistral au plus anecdotique), le quatuor est à son sommet techniquement. Les notes de l’inégalée basse de John Entwistle rebondissent tout en assurant la cohésion des morceaux sauvagement attaqués par un Keith Moon encore en pleine possession de ses moyens qui signe ici rien moins que  le manifeste définitif du batteur, tandis que Pete Townshend bagarre à grand coups de solos inoubliables le leadership de la bande avec un Roger Daltrey dont la voix est pour quelques années encore une arme rock redoutable. Un combat permanent entre quatre solistes fabuleux, et qui pourtant illustrait à merveille le cliché du tout meilleur que la somme des individus, voilà ce qu’étaient les Who sur scène.

 

Album Original (1970)

Les reprises des classiques blues et rock n roll que sont « Young Man Blues », « Summertime Blues » et « Shakin’ all Over » sont les plus représentatives de ce combat que j’ai essayé de décrire précédemment. Si elles contiennent toutes des passages de réponses entre le chant de Daltrey et le trio instrumental, c’est sur le « Young Man Blues » qui introduit l’album que l’idée est le plus exploité. Dans ce morceau, l’un des tout meilleurs du live, c’est les roulements de batterie de Keith Moon qui viennent s’opposer à la complainte du jeune homme pauvre lancée avec conviction par le chanteur, avant que le groupe ne se lance dans un long développement rythmé et assaisonnée par le jeu tout en nuances de Townshend. Pour accompagner ces reprises sur la Face A, le single « Substitute », l’un des meilleurs des Who, prouvant qu’avant de subitement se prendre pour un compositeur d’opéra Townshend avait su écrire des tubes directs et efficaces, appelés à rester inscrits parmi les meilleurs de l’histoire du rock.

La Face B du Live est un monument. « My Generation », l’hymne de 2 mn des Who, a enflé, s’est progressivement au fil des concerts enrichi de plusieurs parties, d’impros , pour devenir un medley de 15 mn légendaire. Illustration indéniable du talent scénique des Who, cette version engendrera à partir de passages improvisés des morceaux complets enregistrés plus tard en studio, comme « Naked Eye ». Là où les groupes composent d’ordinaire leurs morceaux en studio pour les présenter et éventuellement les adapter sur scène, les Who font l’inverse ! Autre véritable naissance scénique, « Magic Bus », pourtant constitué essentiellement d’une note tenue par le pauvre Entwistle (qui s’en plaignait régulièrement), fut touché par cette alchimie inexplicable au point de devenir le fleuron du Live At Leeds en même temps que sa logique conclusion.  Après l’une de mes intros préférées de tout les temps (par Townshend en solo), et trois minutes d’un dialogue amusant sur fond répétitif, le titre mute en un rock démentiel qui renait de ses cendres à plusieurs reprises avant de mourir dans un dernier soubresaut à la fois bordélique et contrôlé.

 

CD Remasterisé (1995)

Neufs morceaux supplémentaires, c’est ce que propose cette version, celle que j’ai longtemps possédé. Si « Young Man Blues » faisait une bonne entame d’album, que dire de ce « Heaven and Hell »  qui a lui seul justifie la réédition.  Cette composition de John Entwistle est si bonne qu’elle fut longtemps choisie par le groupe pour lancer leur show sur les chapeaux de roues, grâce notamment à sa basse vrombissante. Passons sur la reprise « Fortune Teller », la plus dispensable de l’album, pour évoquer les trois simples figurant en supplément.  Si « Happy Jack » et « I’m a boy » sont sympathiques, sans plus,  « I can’t Explain » est lui indispensable et rivalise avec « Substitute ». L’autre grand titre de cette édition, selon moi. Comme évoqué plus haut, il faut comparer l’efficacité de ce single avec le long et théâtral « A Quick One, While he’s away », marrant aux trois premières écoutes mais vite irritant, pour comprendre pourquoi les albums studio des Who n’atteignirent jamais l’aura de ceux des autres mastodontes du rock 70’s. A la rigueur la longue présentation que le groupe fait au public (notamment du rôle que chacun va jouer dans ce mini opéra) est plus sympathique que le morceau lui-même, le public riant de bon cœur aux blagues lancées par les quatre larrons.  N’oublions pas la très bonne surprise que constitue la présence de « Tattoo » sur ce live. Magnifiquement enchainé à l’accélération finale de « Fortune Teller », c’est un petit bijou mélodique  basé sur des arpèges aigus (une technique de composition souvent utilisée par Townshend), qui oppose paroles très drôles (sur deux frangins qui se font tatouer) à musique émouvante.

 

Edition Deluxe (2002)

Cette version voit l’ajout d’un deuxième CD, reprenant l’intégralité de l’album Tommy, comme les Who l’interprétèrent sur scène pendant des années.  Or Tommy, quand on découvre les Who, on en devient vite fan, mais c’est aussi probablement l’album qui lasse le plus vite. Après la fascination qu’exercent l’histoire et les différents mouvements de cet opéra rock, on retombe sur terre et on cherche le single efficace, le morceau qui tue. Dans Tommy, pour caricaturer, il y en a deux.  C’est d’abord « Sparks », cet instrumental monstrueux qui fait parti de mon Top des Who. Souvent repris dans le « My Generation medley », « Sparks » est de plus (associé au charmant « Amazing Journey ») le seul morceau qui avait intelligemment été intégré à la réédition de 1995. Conséquence, le seul intérêt potentiel de cette version du Live At Leeds est le « Pinball Wizard », exécuté assez classiquement mais toujours jouissif. Sauf que bien sur, personne n’écoute ce deuxième CD tant le premier y est supérieur, et du coup, non content de ne jamais profiter de « Pinball Wizard », on se prive aussi de « Amazing Journey / Sparks » passé entre les deux versions du premier au deuxième CD.  

Revendre mon édition 1995 pour acquérir celle de 2002 fut une bien belle connerie. Si cet article a pu éviter à une seule personne de la faire, il n’aura pas été tout à fait inutile…

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Commentaires
C
et bam.<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=no55ZKjtWeY<br /> <br /> <br /> <br /> (bon, la version on entrecoupée est mieux, bien sûr, mais pas trouvé)
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C
Alors jusqu'ici t'avais tout bon sur les Who, mais ton commentaire tout pourri sur "a quick one" (unique, drôle, théatral, mégalo.... J'en passe) a tout foutu en l'air<br /> <br /> <br /> <br /> Hier soir, à chaud, j'aurais dénoncé à la volée tes goûts de chiotte, <br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui je dirais juste qu'il vaudrait mieux qu'on se pose la question de comment prendre en main l'éducation de ta progéniture en matière de mauvais goût et d'opéra-kitsch.Si tu commences comme ça, tu vas tout planter. <br /> <br /> Ça m'étonne même plus que t'aimes pas Queen, tiens...
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