the WHO - Live at Leeds
La sobre pochette du Live at Leeds, immitant peut être celle de certains bootlegs.
En réaction au psychédélisme de celle de Tommy, ou pour immiter le Double Blanc des Beatles ?
Le tampon existe en différentes versions (couleurs, forme, inscriptions...) plus ou moins rares.
J’ai déjà parlé à de nombreuses reprises du Live at Leeds des Who sur ce blog, mais pas encore dans la rubrique Artworks. J’ai découvert il y a quelques temps que certaines éditions originales du vinyle contenaient 12 inserts ou encarts, documents variés allant du poster aux feuilles de paiement en passant par quelques photos. Je me suis alors mis en quête de récupérer un de ces vinyles, et j’ai eu le coup de bol il y a quelques semaines. Ce n’est pas un objet rarissime, mais encore faut-il le trouver à un prix acceptable et s’assurer qu’il y ait l’ensemble des inserts.
Quand on ouvre le vinyle, la partie de gauche est pour le disque et la partie de droite abrite une pochette contenant les inserts.
on ouvre les rabats supérieurs pour sortir l'un ou l'autre vers le haut.
La plupart d’entre eux sont amusants mais ne présentent pas d’emblée un intérêt faramineux, cependant le fan ultime aurait de quoi enquêter pendant un bon moment sur ces petites notes et en apprendre beaucoup sur le groupe, notamment dans ses jeunes années. Ce fut-il agit des Beatles que de multiples sites internet décortiqueraient la moindre virgule de chaque insert, mais ce n’est apparemment pas le cas de ce Live at Leeds, et je n’ai plus le temps de m’y attarder de manière excessive. Voici donc un petit descriptif et une image pour chaque insert, classés approximativement par ordre chronologique, émaillé de questionnements pour lesquels je n’aurais sans doute jamais de réponse à moins qu’un fan égaré ne vienne éclairer de sa science les commentaires de cet article.
En 1964, alors que les Who s’appellent encore les High Numbers, leur manager Kit Lambert démarche les maisons de disque pour y placer ses poulains. Cet insert est la réponse d’E.M.I Records dont le représentant, un certain John Burgess, se tâte encore et n’arrive pas à prendre sa décision à partir des premiers enregistrements envoyés. Conscient qu’il a peut-être déjà été doublé par un concurrent, il réclame dans le cas contraire d’autres cassettes du groupe pour trancher. Les Who n’ayant jamais enregistré chez E.M.I, on peut dire que John Burgess a raté là une belle occasion, un peu à la manière du malheureux Mike Smith ayant refusé l’entrée de Decca aux Beatles qui se rabattront alors sur… E.M.I.
Une photographie des High Numbers (1964)
Une feuille de paiement pour des concerts des High Numbers. Il faudrait creuser pour avoir la date, mais c’est probablement 1964, seule année d’existence des Who sous le nom des High Numbers. On remarque que les salles de spectacle sont particulièrement pointilleuses sur la comptabilité, et que ça déconne pas avec les retards. Il y a aussi un bon nombre de retenues pour des « dettes » : sans doute des dépenses effectuées par les membres du groupe sur place ?
Un paiement pour le Marquee Club, avec des notes un peu obscures. S’agit-il du concert de 1964 dont l’affiche constitue le premier insert de ce vinyle ? Deux questions soulevées par ce document : pourquoi John et Pete n’ont eu que 1 Livre là où Keith et Roger en ont eu 2 ? et qui sont les deux autres musiciens payés, un certain Mike et un autre au prénom illisible ayant reçu 3 Livres, lui !
Le célèbre poster the WHO Maximum R&B, avec Pete Townshend et son non moins célèbre moulinet du bras droit. Il fait environ 60cm par 40cm, et ferait vraiment classe encadré dans mon salon, non ? J’imagine que ce doit être l’insert le plus rare puisqu’il était traditionnellement placardé dans les chambres d’ado et donc souvent séparé à jamais de la pochette du vinyle.
Les paroles de « My Generation », indiquant bien qu’il faut laisser les bégaiements de Roger Daltrey sur la version finale. Pas grand-chose à enquêter sur ce document, si ce n'est que la présence de trois astérisques indique qu'on a affaire à la toute première édition du vinyle.
Un avis avant procédure de Jennings Musician Industries réclamant à Kit Lambert une guitare et un piano que notre manager étourdi avait visiblement oublié de régler. Pas contents du tout les Jennings ! Surtout qu'en Mars 1965 les Who avaient peut être déjà pris l’habitude de détruire systématiquement tout leur matos sur scène. Bye bye la Vox Phantom Guitar…
Une lettre du King’s Agency à Londres dont le contenu est cette fois limpide : Kit Lambert y est averti de l’annulation d’un concert des Who prévu au Locarno Ballroom à Swindon, le propriétaire ayant la trouille que le groupe ne lui ramène trop de problèmes. Dès Mars 1965, leur réputation est faite : les Who ne sont pas le type de groupe qui convient à sa salle de spectacle !
Sur un papier à l’entête de la maison de disque New Action Limited, citant aussi Kit Lambert et Christopher Stamp (les premiers managers des Who), une liste d’émoluments pour une tournée de printemps (avec un mois de Juin particulièrement dense). Le fan a certainement tracé le périple des Who (tournée Londonienne, anglaise, Royaume uni ??) et surtout identifié l’année. On s’interroge sur les pourcentages mis derrière la plupart des sommes (mais pas toutes !) : discounts, prélèvements pour les managers, faux frais (qu’on imagine nombreux chez les Who) ? Enfin, qui est donc ce Malcolm Rose qui semble avoir établi la liste ? On notera les quelques lettres en haut du document, YR N’LD CNT, traduire You’re an Old Cunt. De qui, pour qui, pourquoi cette insulte ? Mystère…
Un reçu de livraison pour une caisse de générateurs de fumée commandés par la maison de disque à une entreprise de feux d’artifice. Il faudrait voir quel concert a eu lieu peu après le 25 Mai 1967, si ces effets ont été utilisés et si le résultat a été … explosif...
Un contrat d’engagement des Who pour le Festival de Woodstock (16 Aout 1969) signé seulement une quinzaine de jours avant entre le promoteur Michael Lang et le manager des Who Christopher Stamp. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la rémunération a sensiblement enflé par rapport aux feuilles de paie précédentes ! Ce concert a eu lieu seulement 6 mois avant le Live at Leeds.
Une superbe photo de Pete Townshend sautant sur scène en tenant sa guitare à bout de bras au-dessus de sa tête. Cette photo a été prise à autre festival de légende, celui de l’ile de Wight, le 31 Aout 1969, peu après Woodstock donc. Les Who retourneront à Wight l’année suivante, ce qui donnera lieu à un autre génial album live (Live At The Isle Of Wight Festival 1970).
Au dos de la photo, il y a des inscriptions bizarres, avec le line up de Brian Carroll and the Playboys, formation symphonique qui semble imaginaire, un espèce de dessin avec une grille (la scène ?) et les paroles finales de Tommy, le « Listening to You » répété ad lib. Pas sûr que quelque chose d’intéressant se cache derrière ces gribouillis.
Le sachet original contenant les inserts est parfois cité comme étant le treizième insert du lot, attendu qu’il a été assez rarement conservé et que certains des premiers exemplaires étaient numérotés.
Ces inserts sont de qualités variables suivant les éditions. La première édition Anglaise (300 exemplaires), avec un tampon de couleur noire sur la pochette, présente des documents aux impressions plus fines, écritures plus lisibles, couleurs de papiers et d’encre différentes et réelles, certaines notes sont perforées et les photographies de bien meilleure qualité (on voit par exemple beaucoup plus de détails sur la photo des High Numbers, notamment les yeux des membres du groupe).
Mon édition est une originale Allemande de 1970, mais il y en a eu 4 différentes, il est difficile de dire si c’est la première. En tout cas elle est en excellent état, et ça suffit à mon bonheur !
pour exemple, différence de qualité entre la photo des High Numbers issue de la toute première édition et celle issue de mon édition.