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Blinking Lights (and other revelations)
8 août 2015

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Semaine après semaine, je continuais l’exploration des disques du Alice Cooper Band selon les disponibilités de la médiathèque. Après avoir été scotché par le Killer, et un peu plus tergiversé (erreur de jeunesse)  sur School’s Out et Billion Dollar Babies, je tombais cette fois sur leur disque le plus évident, et peut être le plus éclatant : Love it to Death. Tellement évident que je ne me posais pas de question et enregistrais d’une traite ce chef d’œuvre, tant aucune minute ne saurait en être retiré. Love it to Death, c’est le disque qui permit à celui qui fut considéré (injustement) comme le pire groupe des USA pendant ses premiers errements sur le label de Zappa de devenir l’un des plus gros vendeurs des 70’s. D’abord grâce au tube « I’m Eighteen », formidable et irrésistible description de l’adolescence, mais aussi grâce à un savant mélange de titres rock courts et efficaces et de développements plus expérimentaux, le tout baignant dans un cynisme et une ambiance malsaine cultivés par le groupe qui en fera sa marque de fabrique.

 

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Un jour je trouverai le temps de faire l’article éternellement remis à plus tard sur ceux que je considère comme les meilleurs groupes, dans le sens meilleur association de musiciens. Tant pis si je spoile, mais le Alice Cooper Band fera évidemment parti des premiers cités, tant chacun des cinq cinglés de la bande est éclatant de talent,  en particulier sur Love it to Death  - la maitrise de Neil Smith derrière les futs, le génie créatif de Michael Bruce, grand pourvoyeur de hits (« Long Way to Go »), les solos éclatants de Glen Buxton, le tout tenu magistralement par Dennis Dunaway (voir l’article sur mes bassistes favoris) et survolé par le très grand chanteur qu’est alors Alice Cooper. S’éclatant sur tous les registres, interprétant de manière théâtrale mais sans surjouer la galerie de personnages déments proposés sur le disque (« Ballad of Dwight Frye », « Hallowed be my Name »), Cooper met sa technique remarquable au service des chansons et devient l’incarnation rêvée des  délires de son groupe. L’alchimie est parfaite, chaque membre du groupe participant à la composition d’un ou plusieurs morceaux, alors que d’autres comme « I’m Eighteen »sont un travail commun. Ajoutons la production astucieuse de Bob Ezrin, appuyant de ses claviers et idées les moments forts du disque, comme l’incantatoire « Black Juju » ou l’enchainement des trois derniers titres, le « Sun Arise » final chanté en chœur (une idée reprise plusieurs fois par la suite) venant dissiper la noirceur accumulée précédemment. 

Un peu à la manière des Beatles, toutes proportions gardées, le Alice Cooper Band commençait là une série d’albums incontournables sortis dans un laps de temps très court (5 disques entre 1971 et 1973) avant l’inévitable explosion en vol, dont nous verrons l’amorce pas plus tard que la prochaine cassette…

 

 

 

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On va spoiler une deuxième fois, mais les Damned font aussi partie de mes groupes favoris. Encore une association improbable de déjantés  qui cachent sous leurs airs de rigolos des musiciens rudement techniques. Bon là, le nez rouge (ou plutôt le fond de teint blanc et les fausses dents de vampire) est quand même sacrément mis en avant, et je me suis longtemps demandé si ce Black Album n’était pas un bon vieux plaisir coupable. D’ailleurs je n’en avais retenu à l’époque qu’une petite moitié, ce qui est frustrant car cela m’empêche d’évoquer ici tous les morceaux, et donc d’offrir une chronique digne de ce nom  à cet album sur blinkinglights. Car aujourd’hui, the Black Album est bel et bien l’un de mes disques fétiches, même si je ne sais toujours pas si je dois le crier sur tous les toits…

 

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Après avoir publié un parfait album Punk (le légendaire Damned Damned Damned), les Londoniens décident d’élargir leur horizon en recrutant notamment Nick Mason des Pink Floyd pour produire l’album suivant. Si Music for Pleasure fut un échec, on sent bien que les Damned avaient d’autres aspirations que le tatapoum basique de leurs débuts, aussi jouissif soit-il. Traitrise pour les puristes (tels les Ramones, dont on sait ce qu’ils pensaient du rock progressif) ou preuve futée d’intuition et d’ambition (selon moi), toujours est-il que trois ans après, ils débarquent avec un OVNI mêlant prog, cold, disco, gothique et psychédélisme (oui ça fait beaucoup)  tout en conservant des tubes punkoides efficaces comme « Hit or Miss ». C’est comme si les Damned avaient synthétisé en un seul disque la période fin 70’s début 80’s de David Bowie, qui en cette année 1980 sortait Scary Monsters. Ainsi à la basse terrible du nouveau venu Paul Gray, aux solos parfaits du Captain, à l’illustre cogne de Rat Scabies et à la voix inimitable (et souvent bourrée de reverb) de Dave Vanian, le groupe ajoutait voire substituait des claviers inhabituels et variés ainsi que des chœurs enjoués et quelques silences faussement lugubres, une prise de risque que je considère bien plus géniale que ridicule (mais, encore une fois, peut-être ai-je tort).  Cette ambiance tragi-comique est parfaitement résumé dans l’ultime morceau de 17 mn (pas mal pour des punks) qui occupait toute une face du vinyle, enchainant des parties pop à des claviers de l’espace, une bande son de série Z à des rythmes technoïdes, des parties de guitare acérées à un chant de Nosferatu de carnaval. Depuis l’époque où je l’ai enregistré sans hésiter sur cette cassette, « Curtain Call » est l’un de mes plus mystérieux morceaux favoris, un truc aux antipodes de ce que j’écoute habituellement mais dont je n’arrive pas à me lasser.

Les Damned pulvérisaient le « Help ! » des Beatles lors de leurs premiers concerts. Avec ce Black Album, ils ont répondu au White Album à leur manière trash et décalée. Grace leur soit rendue….

 

 

 

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Cela fait un bail qu’on n’a pas parlé de ce cher Alice, n’est-ce pas ? et lui alors, qu’est ce qu’il foutait en 1980 ? Ben il essayait lui aussi de troquer l’électricité des débuts contre la froideur de sons synthétiques avec plus ou moins de bonheur. L’avantage des cassettes, c’est qu’elles pouvaient amener par hasard à de véritables trouvailles. Ainsi la longue intro « ambiant » de « Who do you Think we are » qui ouvre ce Special Forces sorti en 1981 s’enchaine-t-elle parfaitement avec le final  du « Curtain Call » précédent. Logique, c’est bien le même genre d’ambiance que les deux anciens groupes bruitistes ont voulu amener à leur disque, mais le Special Forces sombre trop souvent dans le ridicule pour rester dans les mémoires…. même s’il faut avouer que dans la mienne ce disque était bien pire que ça ! 

Car après un premier titre plaisant, la reprise du « Seven & Seven is » de Love est très réussie, et Alice Cooper arrivera à imposer une ambiance vaguement menaçante sur quelques autres passages (« Vicious Rumours »). Dommage que tout ceci soit ruiné par de vastes blagues genre « Skeletons in the Closet » ou des trucs digne de la pire New Wave (qui a dit les Cars ?) comme « You want it, you got it ». Et encore n’ai-je retenu qu’une grosse moitié du disque sur cette cassette. Je n’ose imaginer ce que donnent les morceaux mis de côté, et, contrairement à ceux du Black Album, je n’y reviendrais jamais…

 

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