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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

EELS - End Times

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Lazy of the Galaxy

 

L’hiver est long, l’hiver est rude, et je hais l’hiver. D’où une petite déprime passagère, reconnaissable chez moi à quelques signes qui ne trompent pas : un peu plus d’alcool, un peu plus de jeux vidéos, et encore plus de disques. Certaines se précipitent dans leur magasin de chaussures favori au moindre coup de blues, moi, en ce lundi tout pourri (pléonasme), je me suis retrouvé à midi au Gibert Joseph en lieu et place de mon petit restau habituel. Et là, contre toute attente, et après une cruelle désillusion la semaine précédente, le miracle eut lieu. Le père Noel, en la personne du barbu le plus célèbre des bords du Rhône, me tendit l’édition limitée du End Times encore cellophanée, mais à prix modique.

Avec Yosemite (qui s’emmerdait dans sa boutique déserte), nous avons ensuite fouillé les bacs à soldes à la recherche de disques de Gemma Hayes, tout en commentant en direct le dernier Massive Attack qu’il avait mis sur  la sono du magasin (les premiers morceaux nous arrachèrent d’ailleurs quelques grimaces, avant qu’enfin ils ne se décident à utiliser un peu de basse). Je serai bien resté jusqu’à la fin des temps, dans cette bulle de petit bonheur, conscient d’être dans un de ces instants rares qui aident à supporter l’existence…

 

J’ai attendu plusieurs jours que se présente le moment propice pour écouter cet album : un soir désœuvré, lorsque la famille dort paisiblement et que tout est silence, seul dans mon bureau, peinard. Les deux très bons premiers morceaux (le calme « the beginning » et l’énergique « gone man ») lançaient End Times sur la trace de son prédécesseur, le réjouissant Hombre Lobo, mais la suite était beaucoup plus discutable. Bien sur il y a les redites, les accords maintes fois usés sur les 7 précédents disques, rien d’étonnant, il nous fait le coup à chaque fois. E paresseux, ce n’est pas nouveau, de toutes manières les besogneux du rock, ils m’emmerdent…  Bon là, j’ai évidemment souris à l’écoute de « a line in the dirt », en repensant à l’article du Golb : seuls des vieux fans comme Thom et moi peuvent savoir que ce titre n’est ni plus ni moins qu’une copie conforme de « Manchester Girl », l’une des meilleures chansons de la courte carrière solo de E qui précéda la formation de Eels. Mais justement, à part des vieux fans, qui s’intéresse à End Times ? Des auto-citations abusives donc, et puis deux faux titres (quelques secondes de bruitages inintéressants), et deux de plus bien médiocres (« In my Younger days » et « Unhinged ») et puis un artwork minimal, et puis.... Aux autres qui ne manqueront pas de qualifier cet album de dispensable, on répondra « bien sur, comme tout les disques de Eels depuis Souljacker », mais on gardera pour nous, avec un petit pincement au cœur, l’impression que, pour la première fois, E a un peu bâclé son album… Et tout ces journaleux là (1/22/2010- END TIMES: THE BEST REVIEWED RECORD OF 2010) , qui n’ont probablement jamais été touché par la moindre chanson de Eels pour écrire ces imbécilités, il en pense quoi le loup solitaire ? Il en rit, il en pleure ? Et moi ?

 

Moi je ferme les yeux, et là, dans le calme de mon bureau, je savoure ce petit instant de bonheur, et je resterai bien là jusqu’à la fin des temps….

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