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Blinking Lights (and other revelations)
1 avril 2022

Mars 22: BIG THIEF, EELS, BLACK COUNTRY NEW ROAD

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BIG THIEF -  Dragon New Warm Mountain I Believe in You

 

Coup de cœur surprise de 2019 avec deux albums qu’on écoute toujours régulièrement avec plaisir, Big Thief sort cette année Dragon New Warm Mountain I Believe in You, copieux disque présentant pas moins de 20 nouvelles chansons. Le groupe reprend globalement la formule d’un folk rock accessible porté par la guitare et la voix d’Adrianne Lenker, charismatique leadeuse assistée par une paire rythmique mesurée et la guitare précise (et, parfois, l’appréciable seconde voix) de Buck Meek.  Evidemment la durée de l’album dilue un peu sa force, et quelques titres plus dépouillés de la setlist passent à la trappe malgré leur qualité, mais il contient de manière assez remarquable que très peu de passages dispensables (un seul en ce qui me concerne, l’ennuyeux « Sparrow »). Un songwritting de grande classe qui maintient notre attention grâce à une variété de traitement et de production, entre country rock agrémenté du violon qui va bien (« Red Moon »), folk mélancolique au chant un peu brisé, petits morceaux fragiles ou folk rock à la batterie plus présente, quasiment chaque extrait cache une petite surprise. Le revers de la médaille, c’est qu’on attendra en vain un titre de la trempe de « Not » (ou « Jenni », ou « Contact »), la tension éclatant parfois sur les albums précédents étant ici assez réduites au profit des mélodies. La guitare électrique sur « Little Things », pop rock dynamique, ou de « Simulation Swarm », les percussions originales de « Time Escaping » ou l’intensité de « Love Love Love » dessinent les moments forts d’un album dont la seconde moitié est plus marquante (On aime aussi le parti pris electro dépouillé de « Blurred View » ou la boite à rythme de « Wake me up to Drive »). Fidèles à leur simplicité, donnant à leurs chansons des allures de demos avec ces fins ou ces démarrages hasardeux et une production souvent brute, parfois maladroite, Big Thief ajoute une agréable pierre à son impeccable discographie avec Dragon New Warm Mountain I Believe in You sans parvenir nous faire oublier Two Hands et U.F.O.F.

 

 

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EELS - Extreme Witchcraft

 

Après the Deconstruction, honnête album dont il ne reste déjà plus dans la mémoire des derniers fans à l’avoir écouté que les 2 ou 3 titres notables qu’il contenait, Eels avait sorti Earth to Dora, album si plat que je n’avais pas eu envie de le chroniquer, une première depuis l’ouverture de ce blog. C’est dire si je n’attendais rien de Extreme Witchcraft, et si la surprise fut bonne. Attention, rien de révolutionnaire, on est sur des chemins tracés de longue date, mais l’allant donné d’emblée à l’album par le rock n’roll bien pêchu de « Amateur Hour » ne retombe quasiment pas sur sa durée, à l’exception d’un « So Anyway » mollasson et, malheureusement, d’un dernier morceau quelconque. Pour le reste, riffs de guitare inspirés et rythmiques soutenues (qu’elles soient bien connues, comme sur « Good Night on Earth », ou atypiques comme sur « Better Living Through Desperation ») abondent sur des compositions courtes et efficaces, à l’image de l’enthousiasmant single « the Magic ». Toujours porté par le groove d’un groupe stabilisé depuis des années, en particulier la basse de Kool G Murder qui sautille sur les rocks comme sur les chansons plus calmes (« Learning while i lose »), Extreme Witchcraft balance tant d’ondes positives qu’on se prend même à apprécier le funky « Grandfather Clock Strikes Twelve » aux parties de guitare qu’on aurait détestées chez d’autres. Rappelant régulièrement les belles années passées, en particulier l’album Souljacker (« Strawberries & Popcorn » a des accents de « Friendly Ghost », et la tension du très bon « What it isn’t » évoque celle de « What is this Note ? »), ce 14eme album nous réconcilie avec E et nous donne sacrément envie de l’entendre le défendre sur scène.

 

 

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BLACK COUNTRY, NEW ROAD - Ants from up There

 

Parmi les étoiles montantes du post punk anglais, Black Country New Road avait été l’année dernière l’une des rares à se démarquer, éclatant les frontières d’un style devenant un peu trop rabaché et affichant une ambition artistique intéressante sur For the First Time. Rien ne laissait présager cependant la révolution représentée par leur second album, sorti tout pile un an après. S’il m’avait fallu un peu de temps pour apprivoiser le premier disque, il est clair que Ants from up there nécessite un très grand nombre d’écoutes, tant il rebat les cartes et s’éloigne des territoires rock pour expérimenter un registre beaucoup plus technique, dont le chant expressif devient l’élément central. Au point de me perdre. Certes les passages animés évoquant le Arcade Fire ou Clap Your Hands Say Yeah des débuts, avec un chant poignant survolant une bataille de piano, violon et guitares font vibrer ma corde sensible, un « Chaos Space Marine » ne pouvant que me plaire. Progressivement, les titres vont cependant basculer dans une grandiloquence (défaut d’ailleurs en germe dans les groupes évoqués plus haut) moins maitrisée, pistes décousues et labyrinthiques dont on peine à suivre le déroulement (« Haldern »). C’est après la petite pièce instrumentale « Mark’s Theme » que Ants from up there va basculer, les durées des morceaux enflant comme ces vagues alternant tristesse et rage expérimentale qui deviennent systématiques et un peu indigestes : trop de saxo, pas assez de batterie, trop de complexité. Black Country New Road m’a perdu depuis un moment lorsque débarque le final de « Basketball Shoes » dans une vaine tentative de me remettre en terrain plus familier. Une déception donc que Ants from up There, qui tient plus de la nouvelle direction prise par le groupe que par la qualité intrinsèque d’un album décidément trop ambitieux pour moi. Rien n’est perdu cependant, vu que le chanteur qui tient quasiment tout l’album sur ses épaules vient de se barrer du groupe, je ne suis pas à l’abri d’une bonne surprise pour la suite.

 

 

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