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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

MONO - 05 Mars 2010 - Epicerie Moderne - FEYZIN

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Partis d’un post rock classique (comprenez très inspirés par Mogwai) sur le très bon Under the Pipal Tree, la musique de Mono s’est montrée de plus en plus contemplative au fur et à mesure de ses albums - du moins ceux que je connais, c'est-à-dire Walking Cloud and deep Red Sky et le dernier en date, Hymn to the Immortal Wind. Jusqu’à faire appel sur celui-ci à un orchestre symphonique, ce qui n’est jamais bon signe : quand on commence à faire du rock en suivant une partition, on est sur la pente glissante qu’ont empruntée auparavant le rock ou le métal dits « progressif ».  Nous voilà donc en présence d’un concept album basé sur une histoire poético ésotérique dont chaque chapitre est illustré par un long titre de Mono et une aquarelle du même type que la pochette (celle-ci est plutôt jolie). Tout ceci appelle donc à la contemplation, comme un paysage qui s’étalerait sous nos yeux émerveillés.  Et comme devant un paysage, on peut suivant notre état d’esprit y rester un moment, mais en général au bout de 10 mn on s’emmerde et on reprend la route.  Bref, on ne peut pas dire que Hymn to the Immortal Wind m’ait emballé, mais il restait suffisamment intéressant pour que je cède à la curiosité et prenne ma place pour le concert de ce Vendredi soir, à l’Epicerie Moderne.

Je ne connais absolument pas la première partie, For the Chosen Few, et n’apprendrai pas grand-chose sur le groupe (ils n’ont quasiment pas parlé du set), mis à part qu’ils sont français (et probablement locaux, selon la bonne politique de l’Epicerie Moderne). Deux petites surprises à l’entrée sur scène des cinq musiciens : l’unique fille se place derrière la batterie, et le chanteur guitariste est un clone de Nicolas Sirkis. For the Chosen Few, c’est un peu le mariage entre la Cold Wave et le Post Rock : d’un coté le chant et l’ambiance générale sombre, presque gothique, de l’autre les longs développements et les trois guitares. Les titres commencent par une longue mise en place, ce qui permet à la plupart des gratteux de trifouiller dans leurs impressionnants pédaliers (je n’avais jamais vu autant de pédales d’effet, peut être une quarantaine pour le groupe) : pas vraiment génial comme effet scénique de voir quatre personnes agenouillées appuyer sur des boutons. En revanche, le son est admirablement maitrisé, et lorsque le morceau se lance la puissance est impressionnante. Ce sont les meilleurs moments du concert, un rythme cold wave (un jeu de batterie simple et efficace, une basse bien présente) associé au gros son post rock des guitares, l’effet entrainant est immédiat. Les six titres joués ce soir (en une heure de concert environ) donnent envie de s’intéresser au groupe.

A l’inverse de leur première partie croulant sous le matériel et les instruments divers, Mono s’installe sur une scène incroyablement sobre et minimale : un pré ampli, un ampli, un retour et une guitare pour les deux guitaristes et la bassiste, un clavier et un xylophone, et (c’est la première fois que je vois ca) pas un seul micro. Seul le batteur s’est autorisé un immense gong derrière lui, qu’il ne frappera qu’à deux reprises. Pas de micros, et pas un seul mot prononcé par les japonais ce soir, l’ambiance est studieuse, et on a presque l’impression d’assister à un concert de classique, à quelques exceptions prêt, n’eut été le volume sonore et les larsens de certains passages, d’autant plus que les deux guitaristes jouent la plupart du temps assis. Ils forment un triangle équilatéral avec le batteur au centre duquel se tient debout la bassiste.  Il sera fascinant de voir par moment cette frêle femme sans âge plaquer de gros accords saturés sur sa basse, imperturbable. Un jeu et une tenue on ne peut plus sobre, donc, seule compte la musique pour Mono. Ayant jeté un œil rapide à la setlist, j’avais vu qu’elle se composait de 9 titres  et qu’elle commencait par les deux premiers titres du dernier album, je craignais donc fortement une setlist  Hymn to the Immortal Wind dans l’ordre et sans surprise. Il n’en fut rien, même si les 5 titres de cet album joués ce soir le seront assez fidèlement au disque, et ne me procureront guère d’excitation. Après « Ashes in the Snow », je me dirige vers la plus haute rangée des gradins, ce genre de concert faisant partie des rares biens plus appréciables lorsqu’on est assis. J’écoute tranquillement « Burial at Sea » en regardant les jeux de lumières et les quatre spectres qui se balancent tranquillement, le bras du guitariste principal oscillant comme une machine pour obtenir le son caractéristique du groupe.  Je trouve parfois  le temps long sur ces deux titres (25 mn tout de même), et ne suis pas fâché de voir les guitaristes se lever et le batteur entamer un rythme bien post rock (il a jusqu’à présent surtout usé de roulements de cymbales) pour « the Kidnapper Bell », issu du premier album et qui détonne donc bien par rapport aux morceaux précédents.  La suite du concert est un peu plus variée, partagée entre des titres du dernier album agrémentés de piano et d’autres piochés dans toute la discographie. « Yearning » est un des moments forts du set,  avec son explosion centrale et son final lent et lourd, qui évoque Black Sabbath. Sur un des vieux titres, nous verrons même le leader du groupe faire faire le poirier à sa guitare devant son ampli, avant de copuler longuement avec elle dans un déluge noisy du plus bel effet. Le concert se termine sur la fin très symphonique de « Everlasting Light », qui clôture aussi Hymn to the Immortal Wind. Les japonais quittent la scène sur un discret signe de la tête, et nous offrent un vrai rappel, c'est-à-dire qu’ils attendent que le public les réclame pour revenir. Les applaudissements ayant durée tout au plus 30 secondes, le concert s’arrêtera là, pour ma part cela n’était pas plus mal. Un concert à l’image de la musique de Mono,  avec des moments intenses et d’autres où l’esprit s’évade, attendant qu’il se passe quelque chose…

Setlist: Ashes in the Snow - Burial at Sea - the Kidnapper Bell - Pure as Snow - Sabbath - Yearning - Follow the Map - Halcyon - Everlasting Light

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Commentaires
F
Tu as de très bons goûts musicaux, je plussoie. Si tu veux, je te donne un site sympa pour obtenir des articles très sympas de ces groupes mythiques : http://www.musikmachine.com/fr/. Cela peut faire des cadeaux plaisants... pour les amoureux de la musique bien entendu.
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