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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

MIDLAKE - 17 Avril 2010 - Epicerie Moderne - FEYZIN

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Ma femme commence à me regarder bizarrement lorsque je lui dis, « chérie, ce soir, je vais à l’Epicerie ! ». Elle soupçonne un code secret pour des activités illicites, mais ce n’est quand même pas ma faute si la fameuse salle de Feyzin a une programmation à faire pâlir d’envie n’importe quel zénith ou festival français… En plus, ce soir, j’ai un alibi : c’est Damien qui m’emmène. Il faut dire que s’il ne m’avait pas motivé, je pense que je n’aurai pas fait le doublé avec Archie Bronson Outfit. Midlake, ca sentait un peu le quitte ou double sur scène, soit l’enchantement soit l’ennui… Nous récupérons in extremis Ben (du Bernie Madoff Orchestra) et une de ses charmantes connaissances*, et filons avec la nouvelle acquisition de Damien (une Polo qui va nous changer de sa ruine roulante précédente) vers l’atmosphère sympathique de la raffinerie de Feyzin. Mi à la bourre mi fatigués, nous laissons passer le temps de la première partie devant une bière. De Cascadeur, nous ne verrons que les dernières minutes ou cet étrange bonhomme masqué tente de faire reprendre une mélodie à un public hilare. Un public d’ailleurs étonnamment nombreux, il semblerait que les Lyonnais aient enfin découvert l’existence de l’Epicerie Moderne, il était temps !

Les gradins blindés, nous nous postons donc devant la scène et commentons le matériel prestigieux qui s’étale sur la scène (il faut dire que je suis accompagné de deux guitaristes bien connaisseurs des différents sons et marques de gratte, et que la scène doit certainement ressembler pour eux à une caverne d’Ali Baba). Je pensais me retrouver devant un trio ou un quatuor, mais ce n’est pas moins de 7 gars qui investissent la scène sous les acclamations d’un public enthousiaste, avec un taux de 78,6 % de barbus (alors que dans le public, on frise les 0%). Nous aurons droit selon les morceaux au minimum à 3 guitares, le plus souvent 4, une basse, une batterie, une ou deux flutes traversières, un clavier et de 1 à 4 voix. Ce qui impressionne d’emblée pendant ce concert, c’est la qualité du son, malgré le nombre d’instruments. Même si Damien a trouvé les voix trop en retrait, il m’a semblé que le dosage était aussi parfait que sur disque, ce qui a grandement contribué à la qualité du concert. Autre point fort, la technique des musiciens, qui tout en plaçant de bons moments intenses savaient rester sobre dans leur jeu quand il le fallait. On ne sait qui du bassiste impeccable, de l’impressionnant batteur ou du jeunot qui a émaillé tout le concert de splendides solos de Les Paul mettre le plus en avant dans cette chronique… Le leader Tim Smith attaque le concert assis pour un « Winter Dies » tranquille, avant d’enchainer avec l’excellent« the Courage of others », bien intensifié pour la scène. En de rares occasions, comme pour « Van Occupanther », l’ennui viendra prendre le dessus sur la beauté des titres, mais la plupart du temps je resterai subjugué par les mélodies, comme sur « Bring Down », qui me fait irrésistiblement penser au « Exit Music » de Radiohead. Midlake a l’intelligence de contrebalancer les coups de mou du concert en les faisant suivre de titres biens rythmés, comme « Roscoe » redynamisant un set un peu endormi par « Bandits » (avec en prime un petit instru hyper rock en intro). Les titres plus pop du deuxième album viennent briser la routine qui ne manque pas de s’installer avec le coté redondant des morceaux de the Courage of Others. Sur ce plan là, l’enchainement en fin de concert de « Acts of Man », « Rulers » et « Core of Nature » auraient pu être fatal,  mais là encore Midlake contourne le piège en prolongeant ces morceaux par des moments intenses où le batteur et le guitariste soliste s’en donnent à cœur joie. Le groupe ne se privera pas de répéter le même scénario pour un final haut en couleur sur « Head Home », pour achever une assemblée déjà bien réchauffée par les morceaux précédents. Au final, un concert assez long (avec l’intégralité du dernier album et toute la première moitié du précédent joués) qui, s’il n’aura pas évité certains défauts présent sur disque et aura manqué de folie et d’originalité, valait tout de même amplement le déplacement.

 * ca m’étonnais aussi qu’un punk comme Ben aille voir Midlake sans une bonne raison ;)…

Setlist : Winter Dies – the Courage of Others – Children of the Grounds – Van Occupanther – Young Bride – Bring Down – Fortune – the Horn – Small Mountain – Bandits – Roscoe – Acts of Man – Rulers, Ruling all Things – Core of Nature – Branches // in the Ground – Head Home

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