Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

IGGY and the STOOGES - 14 Juillet 2010 - Nuits de Fourviere - LYON

1279211607

 

En ces temps moroses, ce mercredi 14 juillet a semblé condenser tout les événements sympathiques de la semaine. Déjà, jour férié au milieu de la semaine, un bonheur qui devrait être hebdomadaire. Ensuite la visite amicale de Guic the Old, en tournée des potes (et bars) lyonnais. Enfin le concert des Stooges au Nuits de Fourvière. Première étape : repos, activités glandesques inavouables et jeux avec Héloïse : cool ! Deuxième étape, on sonne à la porte vers 18h30. Débouchage de Chimay et évocation de Johnny Thunders, des Guns, de PJ Harvey et de tout un tas de blogueurs au répertoire téléphonique de Guic, qui saurait associer un visage (et une marque de bière) aux trois quart des tenanciers de blogs qui passent par ici. Un bon moment, écourté pour cause de concert de mon coté, et de nouvelle soirée de débauche du coté de Guic qui a encore un foie d’étudiant.

Troisième étape, me voici donc arrivant assez alcoolisé dans les arènes de Fourvière où Damien et Hélène patientent depuis quelques heures en gardant leur bout de gradin, idéalement placé au centre et légèrement en hauteur. Une griserie qui me permettra d’envoyer sur les roses un pauvre ouvreur tentant de garder les places réservées des deux gradins sous mes potes, et qui sont vides à quelques minutes du début du concert. Ca fait du bien d’être méchant des fois, mais c’est vrai que j’ai toujours été irrité par ces gens qui ont place gratuite et qui se pointent en retard et partent au rappel tout ca pour dire aux collègues qu’ils ont vu une star. Une classe privilégiée qui se fout de la musique et qu’on ne risque pas de trouver dans des vrais festivals tels que les Eurockéennes. Bref, voici la première partie qui s’avance sur la scène ; Son of Dave n’est pas un groupe, mais un unique gars en tenue de prisonnier qui joue un blues originel avec un harmonica, et des enregistrements en boucle de coups de pied sur la scène pour faire le rythme. Y’a pas à dire, le gars a des cojones pour jouer un tel répertoire devant une foule compacte et tri dimensionnelle (les arènes sont blindées). Il est très sympathique, agrémente son show de quelques trouvailles visuelle, invite deux spectateurs à boire du champagne à ses cotés, mais musicalement, c’est hyper répétitif et très chiant. Je me lance dans une conversation musicale avec Damien, vais chercher des bières et un sandwich au pain pour absorber, reviens me poser et suis brutalement interrompu au milieu d’une phrase par le riff ravageur de « Raw Power ».

Le temps de finir ma binouze, j’observe le groupe mort et ressuscité trois ou quatre fois. Iggy, bien que diminué, assure le show en professionnel, n’oubliant aucun geste ou mimique qui ont fait sa gloire du temps de sa jeunesse. Le bassiste Mike Watt, seule pièce rapportée du groupe actuel, a besoin d’une béquille pour marcher, autant dire que son jeu de scène est minimal. Je réalise que le jeu de batterie Scott Asheton, appliqué à rester bien carré, est vraiment simplissime. Ce qu’on appelle l’efficacité, sans doute… James Williamson, en revanche, maitrise sacrément bien son instrument pour quelqu’un qui est censé ne plus avoir touché de guitare depuis 30 ans. Ses compos sont d’ailleurs bien plus complexes que celles de feu Ron Asheton, sans être forcément meilleures (hé oui, l’efficacité, toujours…). Pour le jeu de scène en revanche, ce sera aussi statique que son copain bassiste et que le saxophoniste historique du groupe, Steve MacKay. Si le visage de nos Stooges fait donc un peu pitié, les compos sont toujours aussi bonnes malgré un son bordélique et trop fort (1). Je ne tiens donc assis que le temps de deux titres, et plonge dans la mêlée compacte au pied de la scène au son jouissif de « Search and Destroy ». A partir de là, ce sera pogo, cris et étouffade que ce soit sur les plus illustres tubes des Stooges, ou sur leurs titres sans intérêts (2). Fait exceptionnel (seuls les Pixies avaient eu droit à cet honneur), j’irai même tâter du slam à quelques reprises, la fosse compacte et restreinte étant idéale pour cet exercice sans trop de risques. Enfin, le premier je l’ai quand même fini la tronche dans le gravier, alors que je voulais simplement rejoindre à la nage une scène déjà envahie par un public invité par Iggy sur « Shake Appeal ». Je ne devais pas avoir la tête qu’il fallait, le service de sécurité ayant fait grimper sur scène uniquement des jolies demoiselles ou des binocleux tout gentils qui risquaient pas de blesser nos papis. A bien y regarder, les créteux et autres blousons noirs qui s’agitaient dans les premiers rangs avaient tous des bouchons d’oreille (3), preuve pour les rares inconscients qui en doutaient que nous étions plus à un spectacle qu’à un concert punk pur et dur (4). Pour ma part, je m’amuse comme un fou, provoquant en tête à tête Iggy Pop juché sur des spectateurs dociles, ou gueulant à qui mieux mieux les refrains des hymnes Stoogiens exécutés comme à la bonne époque par nos vieux rockers. Après un « I wanna be your Dog » forcément énorme, mon corps commence à rappeler à mon cerveau qu’ils n’ont pas le même âge. Je me traine jusqu’aux gradins pour un rappel guère enthousiasmant, jusqu’au lancer de coussins sur la scène. Cette tradition des Nuits de Fourvière me hérisse d’habitude, mais voir le groupe s’en prendre plein la tronche, imperturbable, alors qu’il joue le « No Fun » final, est vraiment plaisant. Un grand sourire éclaire le visage ridé d’Iggy Pop, lui qui, dans le temps, ne se prenait pas des coussins mais des canettes de bière dans la gueule.

Ce concert, on l’a justement trouvé Fun. Musicalement, d’un intérêt relatif, mais on a entendu ce qu’on était venu entendre, et vu celui qu’on était venu voir (juste avant sa probable décrépitude) : le grand Pope Iggy (mais pas sa bite, et là, on est un peu déçu quand même…) Dans un timing parfait, les premières fusées du feu d’artifice éclatent juste après le salut final des Stooges. Nous regarderons un moment partir en fumée et étincelles nos impôts avant de regagner, trempés, nos chaleureux foyers.

 

(1) à ceux qui s’en sont plaint, je leur propose d’essayer de trouver parmi la multitude de semi-bootlegs des Stooges de la grande époque un seul qui soit audible. Faut aussi savoir ce qu’on vient écouter…

 

(2) La discographie des Stooges en regorge, que ce soit sur le très surestimé premier album, sur le Raw Power ou plus encore sur le Kill City qui occupait une place non négligeable de la setlist, James Williamson oblige…

 

(3) Mes oreilles, probablement anesthésiées par l’alcool, ne comprirent leur douleur que le lendemain, alors qu’au boulot il me fut impossible de converser à plus d’un mètre de mes collègues sous peine de ne rien entendre…

 

(4) La setlist ci-dessous, de même que les photos, a été prise sur le site concertandco (elle est semblable à celle d’hier soir, au moins pour les 7 premiers et 6 derniers morceaux). Un site sur lequel de nombreux spectateurs se plaignent que le concert des Stooges auquel ils ont assisté n’était pas authentique ! Une tournée destinée à promouvoir la réédition d’un vieil album, avec un cadre sup chez Sony à la guitare, des places assises assez chères, et une moyenne d’âge de 60 ans sur scène, pas authentiquement punk ?  C’est à n’y rien comprendre !

 

Setlist : Raw Power - Kill City - Search and Destroy - Gimme Danger - Cock in my Pocket - Shake Appeal – 1970 - L.A Blues - Night Theme - Beyond the law - Fun House - I got a right - I wanna be your dog - Your pretty face - Open up and Bleed // Death trip – Penetration - No Fun

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité