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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

RODRIGO Y GABRIELA - 24 Juillet 2010 - Nuits de Fourvière - LYON

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Rodrigo y Gabriela est un duo susceptible de plaire au plus grand nombre. En temps qu’anciens métalleux, et incluant dans leur setlist des reprises de groupes du genre, comme Metallica, ils accrochent la faune chevelue du dieu guitare. Jouant aujourd’hui du flamenco, les adeptes du style constituent évidemment une bonne partie de leur public.  Et ils sont originaires du Mexique,  ce qui constitue une originalité qui pourrait intéresser quelques curieux supplémentaires.  Bon, en fait, ils attirent surtout les bobos, avec en plus Hindi Zahra en première partie. Et Lyon est surement la deuxième ville bobo de France après Paris, autant dire que les arènes de Fourvière sont pleine à craquer alors que j’y pénètre, avec mes petits sandwichs et mon petit coussin (1). Je suis calé tout en haut des gradins, et je me suis préparé à un concert peinard de totale découverte, sans sueur ni larmes (mais avec un vent frais, heureusement que j’ai aussi prévu mon petit pull).

Hindi Zahra entre en scène, jupe noire, talons aiguilles et look BCBG, entourée de ses cinq musiciens : deux guitaristes, un batteur, un clavier et une choriste. Le répertoire oscille entre du reggae classieux et du folk blues, le tout avec des épices orientales savamment dosées pour ne pas couvrir le gout du plat. Les riffs de guitare et les élans rocks d’un bon nombre de morceaux évoquent Led Zeppelin, qui avaient les premiers osé le mélange du hard rock et des musiques traditionnelles. Les guitaristes ne sont d’ailleurs pas avares en solos diaboliques, tous les musiciens étant de redoutables techniciens. C’est un peu le défaut du concert, loin du coté sulfureux du légendaire groupe anglais,  nous sommes en présence d’individus propres sur eux et non violents. Quant à Hindi Zahra, malgré de fausses attitudes rebelles, elle ressemble plutôt à une Chan Marshall période Jukebox qui ne serait pas passé par la case Dear Sir. Bref, tout cela manque un peu d’aspérités, mais les compositions sont tout de même bien agréables, et suffisamment entrainantes pour me tenir alerte et me faire passer un bon moment.

Changement de style avec l’arrivée sur une scène plongée dans le noir des deux jeunes Mexicains Rodrigo et Gabriela, sous les acclamations du nombreux public.  Après une courte intro, ils s’avancent dans la lumière, chacun avec sa guitare acoustique qu’ils ne quitteront pas du concert (sauf Rodrigo qui jouera du cajon à une occasion). Je réalise alors qu’il n’y aura pas de chant mais uniquement ce duo de guitares. En résumé rapide, Gabriela est la tenante du rythme, qui est essentiellement flamenco. Sa main droite virevolte sur les cordes souvent bloquées, ou plaquées en accords, tout en marquant le rythme à grand coups sur le corps de la guitare (ce qui donne un effet de grosse caisse). Rodrigo est chargé des solos, aux parfums tantôt flamenco, tantôt métal, les deux ayant en commun leur extrême rapidité et complexité. Les deux guitaristes sont incroyables de technique, alliant mélodie et rythme dans un même mouvement tout en parvenant à tirer toutes sortes de sons de leur guitare. Ils utilisent parfois quelques effets extérieurs (surtout des pédales wah wah), mais n’ont la plupart du temps besoin que de leurs dix doigts (ce qui est déjà pas mal, peu de guitaristes utilisent l’ensemble de leurs doigts !). J’aime beaucoup le naturel du couple, un grand sourire illuminant leur visage alors qu’ils sautent sur scène et la parcourent en tout sens, sollicitant à de nombreuses reprises le public enchanté. Il n’y a aucune pose dans leur attitude, seulement le plaisir de jouer et d’être écouté. Rodrigo réalise l’exploit de faire taper des rythmes différents aux deux moitiés de l’arène en quelques signes, alors qu’un public est en général infoutu de taper dans ses mains au rythme du plus simple rock. Gabriela prend le micro à plusieurs reprises, se lançant dans un français maladroit en riant aux éclats devant ses fautes. Ces deux là ont décidément beaucoup de charisme. Les morceaux très rythmés se succèdent, coupés à quelques reprises de passages mélodiques, de ces instrumentaux en arpèges dont les groupes de métal furent les plus brillant orfèvres. Dommage que ces moments furent si rares, d’abord parce que magnifiques, et puis cela aurait permi au concert d’etre plus varié. Inévitablement, mon intérêt commence en effet sérieusement à s’émousser au bout d’une heure, ne connaissant pas bien des morceaux qui sont sommes toutes de style très similaire. Je décide de descendre dans la fosse pour me servir de mes yeux plus que de mes oreilles, ce qui me remet bien dans le concert. En plus d’être des jeunes gens hyper doués et sympathiques, Rodrigo et Gabriela sont beaux, il n’y a décidément pas de justice. Je passe la fin du concert à observer leurs grands sourires et leurs mains magiques et à taper dans les miennes.  Après deux soirées radicalement différentes, mais tout aussi sympas, les Nuits de Fourvière se terminent pour moi cette année…

 

Pas de Setlist, puisque je ne connaissais aucun morceaux, excepté la très belle reprise de Metallica « Orion ».

(1) pour ceux qui auraient envie de me traiter de vieux, voire de bobo, je les renvoie à la jurisprudence Stooges.

 

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