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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2015

MOGWAI - Dimanche 20 Mars 2011 - Transbordeur - LYON

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C'est avec un autre grand fan de Mogwai, Damien, que je me rendais à mon pèlerinage annuel au Transbordeur, autrefois salle mythique lyonnaise, qui accueillais ce dimanche soir les Ecossais. C'est la quatrième fois que j'assiste à un de leurs concerts (la dernière fois, déjà avec Damien, c'était pour la tournée Mr Beast), mais je suis assez enthousiaste à l'idée de découvrir les titres pêchus de Hardcore will never die, but you will sur scène.

 

Nous arrivons alors que la première partie, RM Hubbert est déjà sur scène. C'est un massif jeune homme aux énormes bras entièrement tatoués enserrant une guitare classique. Son physique imposant contraste avec le sourire gêné qu'il arbore et les délicates pièces instrumentales qu'il interprète. Assez techniques, ses morceaux croisent folk, blues et flamenco et m'ont souvent évoqué David Pajo. L'ensemble, qu'on imagine très agréable à écouter dans l'intimité de son petit appartement, se perdait un peu dans la grande salle du Transbordeur et iI manquait sans doute un peu de chant pour vraiment retenir l'attention. Reste que l'humilité de RM Hubbert, qui nous expliqua présenter sa musique au public comme thérapie contre sa dépression, était touchante, de même que ses arpèges joliment exécutés.

 

Après un bon moment d'attente, le public composé en majorité de trentenaires, excepté une jeune troupe placée entre nous et la scène,  accueille l'arrivée des cinq écossais par une salve d'applaudissements. La salle est à peu près remplie, mais on est plutôt au large dans la fosse, loin de l'affluence vue pour Archive par exemple. C'est un Stuart Braithwaite incroyablement amaigri qui lance énergiquement le concert avec les premières notes de « White Noise »,  introduction de leur dernier album. Le guitariste est toujours le seul du groupe à communiquer un peu avec le public, à montrer son envie de jouer et sa motivation. Placé à droite de la scène, c'est le chef d'orchestre de Mogwai, ses signes de tête étant souvent à l'origine d'une brusque décharge de décibels.  A ses côtés, Dominic Aitchison, responsable en général de la basse énorme du groupe, est comme d'habitude statique et mutique. Pas un seul mouvement de sourcil ne viendra perturber sa face de bucheron pendant le set.  A l'extrême gauche,  John Cummings reste concentré dans sa bulle de larsens, tandis que Barry Burns, tenant au centre de la scène les claviers ou une guitare, est étonnamment souriant ce soir. Lui qui les fois précédentes où je l'ai vu arborait un air sévère et n'avait de cesse de réclamer des ajustements sonores est pris de fou rire avec le toujours impeccable batteur Martin Bulloch suite à un mini plantage en début de concert. Il se permettra même de bizuter le nouveau venu en lui tendant quelques pièges pendant son interprétation du morceau final. En effet, un grand black (probablement Luke Sutherland qui les aide depuis un moment en studio) fait son apparition à trois reprises, un apport de sang neuf qui est plutôt plaisant et qui constituera la seule surprise d'un concert relativement routinier. Outre un violon qu'on entendra peu sur le premier titre, ce nouveau membre assurera le chant sur « Mexican Grand Prix » et viendra renforcer d'une guitare supplémentaire « You're Lionel Richie », qui du coup deviendra le seul morceau du dernier album à être vraiment reboosté pour la scène. Alors que je me faisais la réflexion à la fin de « White Noise » que, vu la sagesse de l'interprétation,  j'aurai pu conseiller ce concert à des collègues de boulot, Mogwai me prend par surprise avec un de leur plus vieux titre, « Ithica 27 / 9 », caractéristique des explosifs premiers instants du post rock. Même si ces moments furent plutôt minoritaires, j'ai adoré cette mise au point  du groupe d'entrée de jeu - ne pas jeter ses bouchons d'oreille... Le concert se poursuit à ma grande joie par mes deux titres favoris de Hardcore will Never die but you will, « How to be a Werewolf » bien illustré par une vidéo de road trip diffusée sur un large écran derrière le groupe, et le mélodique « Death Rays ». La setlist est à mon gout, avec l'ensemble du dernier album joué ce soir excepté ses deux titres les plus faibles, ainsi que quelques perles de leur répertoire comme « Mogwai Fear Satan » et ma chère « New Paths to Helicon, Pt 1 ». Ces titres sont joués comme d'habitude à un volume assourdissant, je trouve la guitare centrale bien trop forte, couvrant même la batterie (un comble !) sur « Mogwai Fear Satan ». Et vu mes expériences des concerts de Mogwai, je commence à comprendre : avec eux, l'instrument qui est trop fort, c'est celui en face duquel on est ! Autres bons moments, la montée en puissance de l'excellent « Rano Pano » et le final « We're no Here » toujours aussi puissant. Le rappel débute tranquillement avec deux classiques, « Auto Rock » et « Hunted by a Freak », puis le très rythmé« Mexican Grand Prix » vient clôturer les débats de belle manière. Un chemin que prendra peut-être Mogwai dans le futur et qui lui attirera si c'est le cas très certainement un plus large public. J'espérai un ultime retour bruitiste mais il n'aura pas lieu : petit regret en voyant le rappel exécuté à Lille quelques jours avant et constitué de « Like Herod » et « Batcat », je me serai bien pris celui-ci dans la gueule ! Mais ne boudons pas notre plaisir, j'ai passé un bon moment musical, même si ce concert est resté très classique.

 

Après une pause boisson, nous passons devant le stand de vente où les trois guitaristes de Mogwai devisent avec quelques fans. Je ne résiste pas à la tentation de leur faire signer un vinyle de leur album, doté cette fois d'une très belle pochette. Certainement échauffés par le vin blanc qu'ils dégustent, ils se montrent très affables, ce moquant même de ma démarche avec des sourires complices (et je le comprends).  Je n'ai malheureusement pas saisi cette rare occasion de discuter avec eux, me contentant d'essayer de savoir s'ils étaient programmés à un festival français cet été, ce qu'ils ont laissé entendre avec un air mystérieux. Pas sûr qu'on en soit cette fois ci...

 

Setlist :   White Noise - Ithica 27ø9 - How To Be A Werewolf -  Death Rays - I'm Jim Morrison, I'm Dead - San Pedro - Rano Pano - George Square Thatcher Death Party -  Mogwai Fear Satan - You're Lionel Richie - New Paths to Helicon pt. 1 - We're No Here //  Auto Rock - Hunted By A Freak - Mexican Grand Prix

Setlist récupérée sur internet, conforme à ce que j'avais reconnu, sauf que j'étais persuadé qu'ils avaient joué "Friend of the Night"... et non!

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