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Blinking Lights (and other revelations)
11 juillet 2015

YO LA TENGO - Fade

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Julien (Playlistsociety) a fort bien décrit dans son article le lien particulier entre Yo La Tengo et ses fans. Tant de constance dans la qualité, tant de styles abordés et de chef d’œuvre passés, le tout sans rouler des mécaniques, avec un line up inchangé depuis des lustres : Yo La Tengo c’est le plaisir partagé de la musique, sans aucune esbroufe. Il y eu cependant une alerte : Popular Songs. Une dernière production peut être moins barbante que je ne l’ai cru à l’époque (l’effet de la déception sans doute), mais dont les bons moments sont dilués dans un disque trop long et trop terne. La crainte était grande au moment de poser une oreille sur Fade que Popular Songs n’ait pas été une erreur de parcours ou juste un disque réussi n’ayant pas su me toucher, mais bien l’amorce d’un manque d’inspiration chronique, tant les exemples de mes groupes fétiche ayant chuté ces dernières années abondent (1).

 

L’introductif  « Ohm » nous plonge avec délice dans l’univers de Yo La Tengo, ce mélange unique de rythme répétitif, guitares noisy et chant pop rappelant les meilleurs moments des disques des 90’s. La chanson passe si bien qu’on dirait un single, malgré ses 7 minutes. Si « Ohm » est une des meilleures pistes de Fade, ce n’est pas non plus l’arbre qui cache la forêt (clin d’œil à la pochette) : la suite  abandonne certes les guitares abrasives, mais le fait au profit d’une puissance mélodique rarement atteinte ces dernières années par le groupe d’Hoboken. Chant calme, soutient classieux de claviers (« Well you Better ») ou cuivres (superbe « Cornelia and Jane »), alternance de titres bien rythmés et de ballades, tout y est. On trouve même une de ces pépites de folk mélodiques que je pourrais me passer en boucle pendant des heures (« I’ll be Around »), une des marques de fabrique de Yo La Tengo qui est pour une part certaine dans mon attachement au groupe (2). Le très bon final « Before we Run », délicat et intense (3), vient clôturer l’album au moment où celui-ci menaçait de tourner en rond.

 

Yo La Tengo signe un retour de toute beauté, un Fade sans agressivité ni vulgarité, trois quart d’heure de musique apaisante qui font un bien fou dans une période où le revival 80’s n’en finit plus de nous salir les oreilles. On regrettera juste qu’une fois encore les Américains, malgré une tournée Européenne conséquente, ne s’arrêtent en France que dans la capitale, et un lundi soir en plus. Toute possibilité étudiée, même les plus improbables (Lausanne ?), ce n’est pas encore cette année que je verrai sur scène l’un des très rares groupes qui manquent vraiment à mon palmarès.

 

 

(1)   on saluera ici l’ami Eels qui vient une nouvelle fois de sortir deux bonnes chansons entourées de vide, sous le nom de Wonderful, Glorious

 

(2)   Par exemple « Satellite », « Green Arrow » ou le dernier en date « Our Way to Fall » (il y a 13 ans, quand même…)

 

(3)   Ca fait un peu pub pour café mais j’ai pas trouvé mieux….

 

ALBUM EN ECOUTE SUR GROOVESHARK

 

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