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Blinking Lights (and other revelations)
11 juillet 2015

WOVENHAND - Vendredi 22 février 2013 - la Cave à Musique - MACON

 

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Un concert de Woven Hand à Macon, quoi de mieux pour enfin voir les retrouvailles des 4 fantastiques ? Las, si à l’exceptionnel concert de 2009 JP était absent, c’est cette fois ci Daniel qui manquera à l’appel… Tout commença par l’accueil à la maison de l’ami Seb venu depuis Belfort nous rendre une visite amicale avec sa petite famille. A peine posé du voyage, il m’accompagne, billet d’entrée en poche, vers la Buzemobile qui nous attend déjà. Nous sommes quatre à discuter musique pendant tout le trajet, on se rend compte avec le pote de La Buze que nous avons fait quantité de concerts ensemble, je pense qu’on se recroisera assez souvent dorénavant. Assez sereins sur l’horaire, on prend le temps de manger peinard avant d’arriver à la célèbre Cave à Musique que je découvre ce soir, puis de boire un coup avec JP qui nous a rejoints.

 

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Je ne connais absolument pas la première partie, Don Cavalli, que mes collègues ont écouté sans vraiment accrocher. C’est un quatuor qui entre sur scène et entame un country blues entrainant qui m’a semblé très classique, style dont le groupe ne s’éloignera que rarement pendant tout le concert. Bien au centre, le regard fier et le menton haut, un vieux beau plaque des riffs répétitifs sur une curieuse guitare semi acoustique en open tuning avec un plaisir non dissimulé. A droite un massif barbu tient telle une hache sa basse bien présente, seuls ses doigts sont mobiles mais sa technique est remarquable. A gauche un musicien plus jeune apporte quelques touches d’ambiance avec une guitare au son bien étudié, mais qu’on entendra que trop peu (doit sacrément s’emmerder sur scène le gars). Originalité, c’est une batteuse asiatique qui complète le quatuor de son jeu direct et sans fioritures. La « fierté d’Osaka » aura l’occasion de confirmer que batterie et chant ne font pas bon ménage, avec des refrains en japonais du plus mauvais effet sur un titre fleurant bon les bars de l’ouest américain. Une des rares vraies fautes de gout du concert, l’autre étant… Don Cavalli lui-même. Car si la musique proposée, bien qu’assez prévisible, n’est pas mauvaise (deux trois morceaux sont même très bons), l’attitude du leader donne sacrément envie d’aller voir ailleurs, voire de lui casser du sucre sur le dos plus que nécessaire. Se présentant dès le deuxième titre en oubliant son groupe, ventant les mérites de son nouveau disque et affichant une arrogance d’autant plus regrettable qu’elle est en décalage complet avec le classicisme de la musique proposée, Don Cavalli semble l’archétype du mec qui pète plus haut que son cul (1). En même temps qu’attendre d’un gars qui ose monter sur scène avec une chemise jaune et violette….

 

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Le concert se poursuit longuement et la lassitude commence à poindre, plus ou moins rapidement selon les personnes. Seb sera le plus acerbe, déclarant avoir rarement vu spectacle aussi clichetonesque, surtout au niveau de paroles entendues mille fois (j’avoue que pour ma part je n’y ai pas prêté attention). Quand Don Cavalli quitte la scène, je pousse un soupir de soulagement, cela fait bien quatre ou cinq titres que je m’ennuie copieusement. Le temps d’une bière pour nous rendre compte que nous sommes tous à peu près d’accord sur l’heure de musique qui vient de s’écouler, et les tant attendus Wovenhand entrent en scène, en formation trio. DiEu est vêtu de noir, avec une grosse croix argentée autour du cou et un trait d’eyeliner qui rend son regard plus inquiétant encore. Avec son chapeau noir, sa longue moustache et sa toison hirsute, il a un faux air de Dupont punk, autant dire qu’un artiste sans son charisme friserait le ridicule. Mais David Eugene Edwards est toujours aussi impressionnant, il se déplace sur scène comme un spectre et s’impose dès les premières phrases de « Closer », titre récent qui introduit le concert. A ses cotés le fidèle et excellent Ordy Garrison à la batterie et le nouveau bassiste Gregory Garcia, jeune, musclé et tatoué. Le son est fort, la basse très lourde et la batterie incessamment martelée donnent à l’ensemble du concert une ambiance extrêmement rock et pesante. Comme prévu, les chansons de the Laughing Stalk, dernière production du groupe, sont particulièrement bien adaptées à la scène et à cette formation réduite. DiEu est d’ailleurs debout (il jouait assis la dernière fois que je l’ai vu), et ne quittera sa guitare électrique pour son espèce de banjo electro acoustique qu’à deux reprises, sans qu’on n’y entende d’ailleurs un gros changement d’ambiance.

 

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C’est le revers de la médaille, le concert péchera par manque de subtilité, d’autant que très peu d’anciens morceaux seront interprétés ce soir là. On avait signé pour un bon poing dans la gueule, on se retrouve boxé pendant plus d’une heure : il manquait clairement quelques pauses, quelques titres plus calmes pour respirer entre deux charges hurlantes. Autre défaut, un son un peu brouillon gommant les singularités de chaque titre, à cause notamment d’une basse assez forte et de l’utilisation systématique par DiEu du micro saturé. A défaut d’être aussi exceptionnel que celui de l’Epicerie Moderne, le concert reste tout de même de haute volée, avec entre autres l’enchainement « Long Horn » / « As Wool » (mon titre favori de the Laughing Stalk) à coller des frissons et un final plus varié achevé par un « King O King » fameux où le bassiste se lâche sur la seconde voix. Wovenhand reviendra en rappel pour un « Kicking Bird » expéditif, comme pour achever d’un coup de talon un public qui a encore quelques soubresauts d’énergie.

Nous échangeons nos impressions et commentons une setlist que, tous fans nous sommes, nous avons du mal à reconstituer. C’est avec regrets que nous quittons assez vite l’affable JP (qui retournera voir Wovenhand ET Don Cavalli le lendemain à Dijon), pour cause de route nocturne et d’enfants malades à la maison….

  

(1) Alors qu’en fait c’est un vrai artiste confirmé qui fait des bons disques salué par la critique, m’apprends un blogueur qui l’a placé dans ses choix du mois de février

 

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La setlist probable (y ajouter "Horse Head Fiddle" jouée en extraits en intro de deux titres):

Closer – Maize – In the Temple – Sinking Hands – Kingdom of Ice – Long Horn – As Wool – Good Shepherd (new song) – the Speaking Hands – A Holy Measure – His Rest – King O King // Kicking Bird

 

J'avais à peu pres retrouvé cette setlist, à l'exception de "Maize" que j'avais remplacé par "Glistening Black" (j'étais sur de l'avoir entendue!), de "Speaking Hands" sur laquelle j'avais un doute et bien sur du nouveau titre que j'aurai remplacé par "Coup Stick", "Off the Cuff" voire "Your Russia" que JP a cru entendre jouer...

 

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