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Blinking Lights (and other revelations)
5 mars 2018

KING GIZZARD and the WIZARD LIZARD - Vendredi 02 Mars 2018 - Transbordeur - LYON

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Après une semaine difficile ponctuée par un entretien professionnel annuel décevant (euphémisme), la motivation pour une soirée complète de concert me manquait quelque peu. Heureusement, figurait au menu King Gizzard and the Wizard Lizard, l’un des groupes les plus intéressants apparus récemment sur le devant de la scène, que je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir en live. Je n’avais pas d’énergie pour m’intéresser aux autres groupes programmés (dont certains, tel  Zombie Zombie, eussent pu me plaire), et comme Denis qui m’accompagnait était à peu près dans le même état nous décidions de nous concentrer sur l’unique spectacle des Australiens fous, espérant un moment à la hauteur de la multitude d’albums qu’ils avaient produit depuis un lustre, dont cinq pour la seule année 2017. Je m’étais d’ailleurs mis à jour de cette imposante discographie afin de ne pas être trop à la rue : s’il était établi que le très bon album avec lequel je les avais découverts (I’m in Your Mind Fuzz, 2014) était déjà trop ancien pour figurer en masse dans la setlist, si je connaissais bien les non moins excellents Nonagon Infinity (2016) et Flying Microtonal Banana (l’un de mes disques préférés de l’année dernière), j’ingurgitais dans la semaine trois autres albums, ne laissant de côté que l’ultime Gumboot Soup, présenté par beaucoup comme une simple collection de chutes des autres disques. Au final, ni Murder of the Universe (un peu lourdingue), ni Sketches of Brunswick East (très jazzy, donc pas vraiment mon truc), ni Polygondwanaland (sympathique album en libre accès) ne venaient bouleverser mon trio de favoris.

 

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Arrivés tardivement au Transbordeur, et donc galérant un moment pour trouver où se garer, nous optons d’emblée pour un réconfort houblonné avant d’écouter brièvement le groupe qui s’est mis en place sur la scène du Transbo Club. Il s’agit de the KVB, un jeune duo composé d’un chanteur guitariste et de sa comparse aux machines qui propose du post punk assez classique. Si j’ai un doute sur l’intérêt de leur musique sur disque, il n’y en a clairement aucun en live. Denis craque avant moi, et nous nous dirigeons vers la grande salle où un groupe de ses amis patiente devant les barrières en attendant la tête d’affiche de la soirée. Le temps passe vite entre sympathiques discussions et un redoutable aller-retour au bar, la soirée étant complète et la salle bien bondée lorsque les 7 membres du groupe entrent en scène. Mis à part le claviériste à l’extrême gauche, le groupe est en formation triangle, avec les trois guitaristes devant (Stu MacKenzie à gauche, Joey Walker au centre), les deux batteurs face à face en deuxième ligne et le bassiste au fond. La soirée débute idéalement par « Rattlesnake », métronomique ouverture du Flying Microtonal Banana, album qui occupera une large part du premier quart du concert. Si en première approche on pourrait croire que the King Gizzard joue sensiblement toujours le même rock psychédélique pied au plancher, le groupe met en fait un soin particulier à réserver à chaque album une ambiance particulière (souvent portée par un concept original), ce qui justifie un découpage assez tranché dans la setlist.

 

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Après le passage Flying Microtonal Banana, celui que j’ai préféré, vient une partie consacrée à Murder of the Universe. Bien que la musique reste de qualité, j’ai moins accroché à ce deuxième quart, le plaisir ressenti dans le public étant directement proportionnel à l’attrait qu’on a pour la chanson interprétée. En clair, peu de spectacle sur scène, ça joue bien mais sans effusion particulière. C’est plutôt dans la fosse qu’il faudra chercher l’animation : compressé et chahuté, je transpire à mort, vêtu comme un con d’un T-Shirt manche longues recouvert d’un gros pull recouvert d’un blouson de cuir. On croise un Maxime en folie malgré le vol de sa casquette par un slamer indélicat, et évidemment un Gary hilare, tout zen dans la cohue, ce qui n’est pas donné à tout le monde. L’ambiance s’électrise en effet, deux blaireaux viennent se frotter assez longuement à notre groupe, gâchant un peu la fête, mais se font repérer après la castagne de trop à la fois par le service de sécurité et Joey Walker, qui leur intime de se calmer entre deux chansons. Nous ne les verrons plus de la soirée, qui sera dès lors plus sympathique. King Gizzard relance d’ailleurs le concert par une excellente partie consacrée au Nonagon Infinity introduite par le tubesque « Robot Stop », enchainé avec les deux titres suivants sur le disque. En final, les Australiens calment le jeu pour deux extraits de Quarters !, le jazzy « the River » (que je reconnais car je lui trouve des airs de « Take Five ») et le slow « God Is in the Rhythm », sans doute le titre le moins bon de la soirée, en tout cas un choix très discutable pour un final qu’on aurait aimé plus explosif.

 

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En conclusion, les King Gizzard and the Wizard Lizard ne m’auront changé les idées qu’épisodiquement, assurant certes le principal en interprétant avec énergie des chansons pour la plupart très bonnes, mais n’apportant pas le supplément d’âme ou de  folie qui font les concerts d’anthologie.  Un peu la même impression que lorsque j’avais vu Thee Oh Sees, dont je me suis rendu compte d’ailleurs cette semaine que les King Gizzard s’étaient largement inspiré, tout en expérimentant dans tous les sens et bien plus loin que ce que le groupe de John Dwyer a pu le faire ces dernières années.  Autre similitude, ces batteurs jumeaux qui semblent n’être qu’un artifice scénique,  ou une sorte de garde-fou si l’un venait à perdre le fil, ce qui à priori ne doit jamais arriver tant ils maitrisent leur sujet avec une décontraction presque blasée (1). 

 

(1)    Différence que j’ai pu noter cette soirée, c’est que là où les deux batteurs de Thee Oh Sees jouent exactement la même chose tout le concert, il y a chez les King Gizzard un préposé aux roulements frénétiques à droite alors que celui de gauche reste souvent  sur le rythme de base.

 

Setlist (à peu de choses près): Rattlesnake - Greenhouse Heat Death - Doom City – Anoxia - All Is Known - Sleep Drifter - Welcome to an Altered Future - Digital Black - Han-Tyumi the Confused Cyborg - The Lord of Lightning - Crumbling Castle - Robot Stop - Big Fig Wasp - Gamma Knife - The River - God Is in the Rhythm

 

 

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Commentaires
L
presque sans regret d'avoir raté çà alors ;)
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