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Blinking Lights (and other revelations)
23 avril 2015

EUROCKEENNES 2006 (partie 3): Dimanche

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Voici enfin le jour tant attendu pour moi, la journée commence idéalement par un barbecue chez Julien avec une belle brochette de copains, on parle foot, musique mais pas les histoires graveleuses habituelles à certains car c’est un exploit, il y a autant de filles que de garçons autour de la table. Cédric essaye de nous faire croire qu’il n’étais pas saoul la veille, alors même qu’on la vu torse nu hurlant et sautillant partout et qu’il ne se souvient plus du tout avoir discuté avec nous !  Bref on paresse en attendant tranquille le début du premier concert qui nous intéresse, celui de Dominique A, et surtout l’enchaînement infernal de bons groupes qui suit. Après avoir soufflé dans le ballon (satanés flics, heureusement que j’ai ma conductrice attitrée !) nous voici sous le chapiteau devant le géant chauve qui fait ses balances tout peinard. Dominique A, c’est pas vraiment ma tasse de thé, et la plupart des chansons ratent leur cible et me passent au dessus, mais les quelques unes qui m’atteignent me touchent en plein cœur. Et le français nous gratifie d’un final bien rock, agrémenté du saxophone et des multiples instruments à vent que maîtrise son batteur. Je ne m’aventurerai pas à faire le tri dans sa discographie, mais je ne regrette pas d’être resté jusqu’au bout de son concert. 

Alors que les autres filent voir Art Brut qui apparemment récolte le daube d’or de ces eurocks, je me place devant la scène pour attendre Mogwai, mon groupe préféré que je n’ai encore jamais eu l’occasion de voir en concert. Les cinq écossais et fiers de l’être se présentent et entament leur plus vieux titre, « Hélicon 1 ». L’ambiance est tendue, on change d’instruments, le batteur a un problème… Je suis surpris mais enchanté des titres choisis au début, pour la plupart de vieux morceaux, à l’époque des changements frénétiques de rythme et de volume. Cette dimension est démultipliée par la scène, et je savoure ces explosions de son à l’avance… Petit à petit, le groupe suit son excellent leader Stuart Braithwaite et rentre dans son concert, excepté le balaise guitariste/pianiste qui ne cessera de réclamer des changements de réglages et de faire la gueule. Sur la gauche, John Cummings est dans son monde, il plane en déchargeant des tonnes de larsens maîtrisés, tandis que de l’autre coté le bassiste reste concentré à l’extrême.  Le concert monte d’un cran avec le terrible « Rats of the capital »,  exécuté avec deux basses : ça décoiffe.  Vient enfin l’occasion d’écouter les nouveaux titres, et on n’est pas déçu, Mogwai ayant sélectionné les plus efficaces par ordre croissant: « Friend of the night », « Glasgow mega-snake » et enfin « We’re no here » où la fureur est à son comble. Je m’attend à plier bagage sur ce dernier titre quand retentissent les premières notes de « My father my king », et là je sais que m’attendent dix bonnes minutes de plaisir intense (mes oreilles commencent à chauffer car le son a encore augmenté et le groupe prolonge le titre d’un long final apocalyptique à la Sonic Youth). Je ressors ravi de cette démonstration de rock, avec en plus une setlist parfaitement à mon goût !

Pas le temps d’atterrir, car Archive commence sur la grande scène. Finalement je me détends en entendant les premières notes de « Lights», chanson phare du dernier album que je décrirai dans un prochain article. Largement le temps de prendre ma bière, le morceau dure en effet 18 mn et est plutôt monotone.  S’ensuit une prestation tantôt punchy tantôt émouvante où l’on pu apprécier le chant agréable du petit nouveau. Entre « Numb » et « Fuck U » toujours très bons, quelques titres confirment l’efficacité du dernier album (« Sane », « Sit back down », et même la ballade « Fold »). Débarrassé des plages larmoyantes qui encombrent les albums, le concert ne se relâcha à aucun moment, même si on peut regretter qu’entre les longs « Lights » et « Again » il fut difficile de caser de nombreux titres. A revoir donc de toute urgence au cours de leur tournée française d’octobre. Le temps de retrouver Benoît emballé par la prestation des anglais, nous rejoignons le chapiteau et l’ambiance spéciale de Sigur Ros.

S’appuyant sur les compositions de leur dernier album Takk, pour moi le meilleur, les islandais offrent un excellent concert qui contrairement à mes craintes évite le plus souvent les calmes longueurs ennuyeuses de certains titres. Caressant sa guitare d’un archet (pure frime diront certains), le chanteur lance sa belle voix dans des envolées rendues plus étranges encore par le langage inventé qu’il emploie, alors qu’un orchestre complet offre une palette de sons variée, du xylophone au violon en passant par une fanfare qui s’offre un passage surréaliste au milieu de « 5-Se lzst » ou un piano aérien (superbe « 3-Hoppipolka »). Alors que le chapiteau est progressivement déserté par les auditeurs de Muse je m’avance de plus en plus pour  mieux rentrer dans la fragile bulle sonore parfois ébranlée par de brusques montées en puissance (la batterie jouant à mon étonnement un rôle majeur pour ce concert). Je quitte moi aussi le chapiteau un peu avant l’heure, souhaitant apercevoir au moins sur écrans géants les qualités scéniques de Muse. Les anglais attaquent à fond et ne relâcheront jamais l’accélérateur, pour le plus grand bonheur des milliers de fans s’amassant sur la pelouse principale. Je suis impressionné par la technique des trois compères, notamment le bassiste qui assure avec brio ces compositions très complexes (trop ?). Le son est assez fort, la guitare très saturée et la voix aigue de Bellamy ne me transportent pas, ça manque de mélodie pour moi.  Le trio a trop privilégié l’énergie sur l’émotion et mon goût me porte plus sur des groupes comme Radiohead dont les détracteurs font la critique inverse... Je note quelques bonnes chansons du dernier album que je ne connais pas, quelques mauvaises aussi... In extremis, le groupe propose « Showbiz » et soudain je me souviens pourquoi j’apprécie Muse. Mais Showbiz, ça date... Muse a certainement assuré, ça n’était tout simplement pas mon concert...

Pas pressés de quitter l’ambiance chaleureuse des Eurocks, nous restons attablés devant un verre à nous moquer des pochtrons gueulant à la buvette, puis nous rentrons ; L’édition 2006 des eurockéennes est terminée, ce ne fut pas la meilleure musicalement mais les petits déj chez Seb tout à l’excitation des concerts qui nous attendent, la buvette avec les potes,  les clins d’yeux au frangin (‘tin garde la tronche à cui là !)  , les concerts dans les bras de Mélaine, en bref la magie des Eurocks était là et bien là. Et sera là, quelle que soit la future programmation...

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