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Blinking Lights (and other revelations)
2 mai 2015

MOGWAI - the Hawk Is Howling

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De plus en plus de signes nous arrivent, qui indiquent que le monde que nous connaissons pourrait s’écrouler, que la bulle tranquille où j’ai la chance d’évoluer aujourd’hui pourrait exploser. A chaque nouvelle alarmiste de nos chers journaleux, je me revois dans ma voiture, au petit matin, en train d’écouter Mogwai sur la route qui me mène au boulot à Grenoble ; Et ce sentiment que quoi qu’il arrive, tant qu’il existera une telle musique, la vie sera belle. Une sorte de foi musicale, si on veut. La sortie d’un nouvel album de Mogwai est donc pour moi un événement qui dépasse les autres découvertes que je peux faire au cours d’une année musicale bien remplie. La première écoute est religieuse : au terme de celle du the Hawk Is Howling, j’ai eu l’impression d’un excellent album, d’un retour aux meilleur de leur forme des écossais. Car leur dernière production, Mr. Beast, n’avait pas tenu la distance. On n’en retiendra que quelques extraits, la rage de « Glasgow Mega-snake », la délicatesse de « Emergency Trap », l’élégance de « Friend of the Night » et le grandiose final « We’re No Here ». Le reste, souvent agréable, mais pas marquant. Attention, point de retour vers les longs trajets en montagne russe des débuts : le post rock, dans sa forme originale, n’a plus rien à dire depuis un bon moment. De nombreux groupes sortent encore de très bons albums de ce genre, mais ceux-ci se voient invariablement comparés au Young Team ou au Come On Die Young. Si Mogwai, assuré de rester la référence définitive du genre avec ces deux albums (et le EP+6), s’en est fort intelligemment éloigné (avec la difficile transition du Rock Action), ce n’est pas pour y revenir autrement que par quelques évocations brèves et jouissives. Non, the Hawk Is Howling m’a plutôt immédiatement évoqué Happy Songs For Happy People, qui a déjà 5 ans, et qui est devenu très progressivement mon album préféré de Mogwai. Comme Mr. Beast, ce dernier album comporte dix titres, mais il dure 20 minutes de plus : un format de chansons qui convient mieux à la mise en place progressive des ambiances sonores calmes et délicates qui constituent l’essentiel de ce septième album. Il y a ensuite l’absence total de chant, là où Mogwai avait fait quelques tentatives plutôt malheureuses précédemment (« Acid Food », pas terrible, non ?). Et enfin le retour au premier plan de la batterie, sur les morceaux qui s’y prêtent, avec ce jeu de caisse claire qui m’avait fait prendre les baguettes dès la découverte du Young Team. Tout ceci dessine les contours d’un Mogwai optimal, ayant gardé le meilleur de leur passé ; « I’m Jim Morrison, i’m Dead », son piano et son ambiance très travaillée, évoquant les précédents singles. Le gros son de « Batcat », aussi puissant qu’un « We’re no Here ». La tension de « I love You, i’m going to blow up your school » qui s’installe doucement, à coup d’arpèges de plus en plus prononcés sur un lit de basse menaçant, et qui explose dans la dernière minute, faisant de ce titre le « Ratts of the Capital » de cet album. Le son de « xylophone » de « Danphe and the Brain », les nappes de guitares lointaines de « Scotland’s Shame » ou les harmoniques de « Thank you space expert » font eux discrètement appels à un passé plus lointain. Et ce final de toute beauté, au son qui enfle, comme un troupeau qui approche, accompagné de guitares toujours plus mélodiques… « the Precipice », on aimerait croire que pour une fois le titre de la chanson n’est pas choisi au hasard, tellement on a l’impression irrésistible qu’on y va tout droit, dans ce précipice, si on continue à écouter ce titre hypnotique. Reste à évoquer l’ovni de l’album : « the Sun Smells too Loud ». Débutant sur un rythme très répétitif à la Arab Strap, le morceau introduit des mélodies joyeuses puis une guitare robotique, donnant à l’ensemble un air de musique électronique, sans en être vraiment. Quel avenir Mogwai réserve il à ce titre (sur scène par exemple), et à ces sonorités ? Et l’auditeur, qu’en fera il au fil des écoutes ? Moi pour l’instant je ne m’en lasse pas…. Et je ne pense pas me lasser de sitôt ni du Hawk Is Howling, ni de ses créateurs…

 

Bonus :

Pour attirer les curieux et les fans, on a bien sur droit au DVD bonus de rigueur. Il présente d’abord un petit film dont la phrase à retenir est : « Notre identité n’a aucune importance, nous nous définissons par notre musique ». C’est si vrai, que même si Mogwai est mon groupe préféré actuellement, je ne sais même pas le nom de tous ses membres ! A partir de là, faire un film sur Mogwai n’a aucun intérêt, et on le constate avec ces images qui confirment que les gars tout ce qu’il y a de plus normaux de Mogwai n’ont rien de palpitant à raconter sur eux. Ils insisteront juste sur l’importance de l’imagination, plus que du savoir, en musique, ce qui rejoint totalement ma conviction. A part ça un reportage sur une tournée en Italie, avec des scènes communes à n’importe quel groupe, et (comme c’est original !), des longues séquences de paysages qui défilent au travers d’une vitre de voiture (le genre d’image qu’on voit automatiquement en fermant les yeux quand on écoute du Mogwai). On ne saura même pas si la vieille Adelia a apprécié le concert des écossais.

Pour les deux clips de « Batcat », je dirai juste que les auteurs se sont inspirés du titre de la chanson et on produit une séquence filmée très réussie pour l’un, et une animation assez décevante pour l’autre…

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