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Blinking Lights (and other revelations)
3 mai 2015

ALELA DIANE - To Be Still

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Mes fidèles lecteurs auront remarqué qu’en tant que fan de la presque première heure d’Alela Diane, j’étais sacrément en retard sur ma chronique de ce To Be Still, déjà présenté sur de nombreux blogs que je consulte régulièrement. C’est que j’ai été considérablement gêné par un phénomène déjà rencontré dans une moindre mesure avec le In Rainbows de Radiohead : je connaissais la moitié des morceaux ! En effet, sur les onze que compte l’album, six étaient déjà joués depuis un moment sur scène, dont quatre de l’EP Songs Whistled Through White Teeth sorti en 2006*. Dès lors mon esprit se fixait sur ces compositions que je connaissais déjà par cœur, et l’album passé dix fois, je n’avais toujours aucun souvenir des inédites. Il me fallut encore des semaines pour déterminer si ces dernières me semblaient moins bonnes parce que moins entendues, ou s’il elles étaient véritablement un cran en dessous des précédentes. Question pas tout à fait tranchée, même si je penche vers la deuxième option. Bref, un casse tête pour un chroniqueur, d’autant plus qu’Alela Diane a poussé le vice en ré orchestrant ses anciennes compos, alors qu’elle conservait aux nouvelles un son plus brut, sans pour autant retrouver la pureté du Pirate’s Gospel. Attente bien évidemment veine, comme l’a expliqué Civil Servant dans une bonne comparaison, un premier rendez vous  a toujours une saveur particulière qu’on ne retrouvera jamais par la suite. Ce n’est pas l’espoir de retrouver le charme du Pirate’s Gospel qui m’habitait lorsque j’achetai ce To Be Still, mais bien la crainte que la belle se soit fourvoyée dans un style et des arrangements compliqués après son malheureux passage entre les mains avides de producteurs l’ayant fait chanter sur un the Silence Of Love où je considère encore qu’elle a au mieux été sous employée… (Crainte accentuée par une pochette complexe et assez kitsch). Finalement, je suis rassuré, même si je trouve que les nouveaux arrangements n’apportent rien à des compos qui se suffisent très bien à elles même, à l’exception notable de « My Brambles », dont l’ambiance brumeuse doit beaucoup au violoncelle et la merveilleuse montée en puissance à l’apparition de la batterie (par ailleurs pas très utile, de même que la pedal steel, instrument dont la mode pourrait bien polluer nombre d’albums à venir…). Mais rien de gênant, à part peut être les brèves participations d’un violon un peu irritant, plombant par exemple le déjà moyen « Take us Back ». La première partie de l’album alterne les titres impeccables et  ceux moins convaincants : au rayon des retrouvailles, « Dry Grass & Shadows » qui nous met tout de suite dans l’ambiance habituelle de vastes territoires silencieux et inexplorés, « White As Diamond » qui tient uniquement sur la voix d’Alela et « To be Still » aux arpèges impeccables, titre que j’aime particulièrement. Pour les nouveautés, « Age of Blue » aux sonorités les plus proches de l’album précédent, un « the Alder Trees » bien rythmé avec encore un chant magnifique et « Take us Back », peut être la seule chanson de l’album que je n’aime pas trop.  La deuxième partie de l’album est en revanche irréprochable, débutant  avec le « My  Brambles » déjà évoqué, le voyage dans lequel nous entraîne Alela Diane se poursuit par deux très belles nouveautés, « the Ocean » et « Every Path » puis un final remarquablement choisi, avec les mélancoliques « Tatted Lace » et « Lady Divine ». Moins « frais » que son prédécesseur,  et souffrant du décalage évoqué plus haut pour ceux qui connaissaient déjà l’œuvre d’Alela Diane, To Be Still n’en reste pas moins truffé de composition superbes et porté par une des plus belles voix du moment, et demeure un sérieux concurrent pour les albums indispensables de l’année….

 

Si l’édition collector du Pirate’s gospel s’apparentait à un attrape fan, le DVD bonus distribué avec To Be Still se révèle beaucoup plus intéressant. Pas moins de 11 titres filmés lors d’un concert en Novembre à Paris, pour une durée de ¾ d’heure, voilà de quoi ravir le fan ou l’amateur désargenté qui n’a pu se rendre sur la tournée de la belle Californienne. On retrouve donc Alela en grande forme, souriante et détendue**, accompagnée de son père Tom Mening (guitare, mandoline), du géant Matt Bauer (banjo, basse), ainsi que d’un batteur au look de berger pour la seconde moitié du show (la plus convaincante)  et d’Alina Hardin en seconde voix (Mariee Sioux ne fait qu’une timide apparition). On retiendra l’ambiance country de « Dry Grass & Shadows» et « To be Still », le coté rock donné par la basse et la batterie à « My Brambles» et surtout « White as Diamonds » (bien plus intéressante que la version studio), ainsi que l’inédit « Matty Groves » démarrant sur un joli duo de voix a capella, puis s’intensifiant au fur et à mesure que les différents instruments viennent participer à la ritournelle répétitive dans un schéma classique des traditionnels folk. Un beau concert qui vaut le coup d’œil, en attendant de le vivre fin mai (la date lyonnaise de début avril ayant été décalée…)

 

* La discographie d’Alela Diane est dure à suivre, avec les multiples rééditions de ses albums. L’EP en question est sorti après le Pirate’s Gospel, mais avant sa réédition et la tournée associée (qui ont fait connaître la chanteuse en Europe).

 

** dire que certains l’avaient trouvé timide, alors qu’il m’a fallu trois secondes pour comprendre que c’est une très solide performeuse…

 

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