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Blinking Lights (and other revelations)
12 juillet 2015

SHANNON WRIGHT - Lundi 15 Avril 2013 - Le Clacson - OULLINS

Shannon Wright fait partie de ses rares artistes qui, lorsqu’on la voit sur scène, fait surgir l’absurde  (et  assez machiste) question : pourquoi ? Pourquoi, alors que son adolescence est encore plus lointaine que la mienne, empoigner année après année sa guitare électrique et venir cracher sur des scènes relativement modestes  tripes et larmes à grand coups de rock rageurs expéditifs et de ballades bouleversées ? On imagine qu’elle n’a sans doute pas vraiment le choix, que la musique s’impose à elle comme Dieu à d’autres, mais la réponse fait partie du mystère de la chanteuse. Un mystère qu’on espère une fois de plus percer ce soir, même si l’on sait pertinemment que c’est aussi vain qu’essayer d’apercevoir le regard de Shannon Wright derrière sa tignasse voltigeante. C’est accompagnée du sosie d’Hagrid en bassiste stoïque et d'un cogneur redoutablement efficace (sur des rythmiques pas évidentes), que l’Américaine vient présenter son dixième disque, le très tranchant In Film Sound, aussi impeccable que les précédents : la soirée s’annonce intense.

 

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Sauf que cette fois, ça ne le fera pas vraiment. Oh, la tigresse est toujours aussi sauvage, son groupe est parfait, le set bien saignant et sans fioritures… mais je ne rentre qu’occasionnellement dans le concert. Il y a l’inévitable lourdaud bourré qui, sous prétexte que ça pogotte pas comme pour les Béruriers, hurle qu’il n’y a aucune ambiance et finit par s’embrouiller bruyamment avec tous ses voisins. Il y a un son médiocre (1), qui, même s’il s’améliorera progressivement, gâche irrémédiablement le lancement à toutes blindes du concert en commettant le sacrilège de mixer la voix à un niveau quasi inaudible. Il y a le passage obligatoire par l’accordage silencieux entre chaque titre qui, associé à la durée minimale des morceaux, donnera un coté très décousu au concert. Et il y a surtout, en ce qui me concerne, une setlist assez décevante.

 

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J’attendais le tonitruant « Noise Parade » en ouverture, mais ce titre ne sera même pas joué, ainsi que la plupart des brulots de In Film Sound. Deux titres seulement de Secret Blood, et aucun de mon cher Honeybee Girls,  au bénéfice d’une sélection d’anciens morceaux assez obscurs pour la plupart. Et encore la part belle à Over the Sun qui, s’il est souvent le plus apprécié des fans (mais pas le mien), date de presque dix ans. Pour se renouveler, Shannon Wright a de plus délaissé quelques grands classiques de ce disque (« Plea », « Avalanche ») au profit de titres moins marquants. Reste « You’ll be the Death » qui, avec « the Caustic Light » et « Ways to Make you See» fera partie des quelques passages de ce court concert qui m’auront scotché. Sans oublier un « Mire » final magistral, à me faire regretter amèrement les «Tax the Patients» et autres « Captive to Nowhere » ignorés.

 

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Soirée Inutile ? Ce serait largement exagéré, d’autant plus qu’il a fallu compter avec une bonne surprise en première partie. Venu de Saint Nazaire, le duo féminin Boy & the Echo Choir m’a séduit avec des compositions minimalistes éclairées par un chant à deux voix captivant. Il faut dire que je suis pile le cœur de cible de ce style très balisé entre Shannon Wright et Cat Power  des débuts, accouchant de disques probablement mineurs mais qui tournent en boucle à la maison, tel le « We Made this Ourselves » d’Essie Jain, découverte en première partie d’Emily Jane White. Tout au plus ai je regretté l'absence de vrai batteur, les boucles rythmiques utilisées en lieu et place étant vraiment cheap. Nous verrons si It All Shines, troisième disque du groupe (les autres sont malheureusement épuisés), saura recréer la magie du set assez conséquent interprété ce soir  à Oullins, avec l’aide ponctuelle de Mickael Mottet au chant et d’un de ses compères des Hiddentracks au violon.

 

 

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Outre le décidément très actif Angil et son batteur Flavien, étaient présents ce soir au Clacson Olivier Depardon, Jesus is My Girlfriend, et une bonne partie de la fine équipe de l’Epicerie Moderne. La crème des vrais passionnés de rock de la région. La preuve, le seul qui avait relevé avec moi le défi du punch dans l’oreille et de la bière en gobelet plastique un Lundi soir n’était autre que le Sieur La bUze himself !

 

Setlist:  Fractured - With Closed Eyes - Commoner’s Saint – Less than a Moment – the Caustic Light – Throw a Blanket over the Sun – Idle Hands – You Baffle me – You’ll be the Death – If Only we Could – Who’s Sorry Now?  // Ways to Make you see – Bleed //  Mire

 

(1)    C’est l’inconvénient d’avoir ses habitudes dans une salle au son impeccable (L’Epicerie Moderne), on en devient exigeant….

 

 

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