Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
14 décembre 2015

OUGHT + YUNG - Mardi 24 Novembre 2015 - Marché Gare - LYON

 

00a

 

Denis habite au 5eme, et moi au 1er, autant dire qu’on n’avait aucune chance de se croiser. Je connais pas mal de mes voisins, mais en général c’est parce que nos enfants vont à la même école, et la fille de Denis, elle est trop petite pour aller à l’école. Elle est à l’âge où l’on fouille partout (le même modèle que Soline, mais en version debout), notamment dans la grosse boite aux lettres que tous les habitants de l’immeuble bourrent des dizaines de pubs et catalogues qu’on reçoit quotidiennement. Sauf que cette fois, il y avait un gros carton qu’un facteur imbécile avait foutu là faute de nom, et que mon voisin identifia immédiatement comme étant au format Vinyles. Denis collectionne les vinyles, mais plutôt les groupes de rock Lyonnais des années 80, du coup il n’a même pas été tenté une seconde de garder mon intégrale Dreamworks de Eels (il n’aime pas Eels : lorsque dans sa jeunesse il livra une pizza à E himself et qu’il reçu en pourboire un Beautiful Freak dédicacé, il le revendit illico). Alors je trouvais son mot je montais au 5eme il m’ouvrait avec un T-Shirt Dinosaur Jr on parlait musique mais pas trop parce qu’en bas c’était le rush de 19h00 mais suffisamment pour que j’apprenne que c’était un bon passionné ayant animé des années le fameux blind test d’un pub lyonnais dont on m’avait souvent parlé (mais où j’étais jamais allé car je suis une buse en blind tests) et aussi qu’on allait au même concert la semaine suivante, celui de Ought au Marché Gare.

 

00c

 

Du coup je suis monté chez lui ce mardi soir pour qu’on y aille ensemble, et pendant qu’il se préparait j’ai pu jeter un œil sur ses collections de disques et de Bds. Va falloir qu’on se fasse des apéros réguliers et qu’on organise un flux culturel vertical… En attendant, direction le Marché Gare où Denis me présente son groupe de potes (connus par le blind test) dont certains lisent mon blog, c’est marrant. Je fais surtout officiellement connaissance avec Gary, le gars que je vois systématiquement au premier rang de tout les concerts où je vais, jusqu’au TINALS de cet été. Ce n’est pas le seul habitué des salles lyonnaises que je repère, le public semble uniquement composé du noyau dur des spectateurs de la ville (sauf la bUze, qui était peut être occupé à se peler les miches en haut d’une montagne quelconque des environs).

 

00b Yung-par-Marion-Bornaz

 

Yung entame les hostilités sans se poser de questions devant un public restreint et tranquille : personne ne semble connaitre ce groupe venu du Danemark (je n’en avais pour ma part jamais entendu parler). Du quatuor, seul le chanteur guitariste ressemble à un musicien (avec un look improbable et un trousseau de clés à sa ceinture qui aura beaucoup amusé), les autres font penser à des sportifs, avec le basketteur à la guitare solo, le rugbyman à la basse et le footballeur américain à la batterie. Premier titre, on craint le garage énergique à setlist uniforme (style Warm Soda) qui  lasse au bout de 20 minutes, mais Yung nous rassurera rapidement avec une succession de titres variés aux tempos et constructions fort différentes même si l’ensemble reste dans un registre rock déjanté qui n’est pas pour nous déplaire. Délivrant une sorte de rock alternatif 90’s intégrant le meilleur de l’indie de cette décennie, tout en faisant des incursions fréquentes vers des styles plus mainstream (skate punk, grunge…), Yung est plus direct et moins intello que la tête d’affiche du soir, évoquant par exemple les allumés de Cloud Nothings. Petit bonus, j’apprécie particulièrement la voix éraillée du chanteur, et le j’m’en foutisme rock dont il fera preuve lors d’un cassage de corde en fin de set.

 

00d

 

Après cette excellente surprise, je suis rejoint par l’ami Damien, enfin libéré de ses obligations familiales. Nous discutons autour d’une bière du concert de Ought à venir dont il attend beaucoup, ayant placé Sun Coming Down comme l’un de ses disques favoris de l’année. Nous nous plaçons devant la scène alors que le quatuor entre tranquillement sur scène, attaquant leur concert par le premier et meilleur titre de Sun Coming Down. Appliqués et carrés comme on pouvait s’y attendre, leur version de « Men for Miles » est plaisante mais assez timide. Si le leader Tim Darcy bouge un peu sur scène, le bassiste reste concentré sur les excellents riffs qu’il délivre à longueur de titres, quant au batteur il exécute sa partie en bougeant à peine les bras, ne se départissant de son petit sourire que lors des passages vraiment ultra rapides et complexes. C’est les limites de la technique, tout leur est apparemment si facile que le groupe semble ne pas se transcender sur scène, malgré une setlist impeccable. Je l’ai particulièrement ressenti sur « Never Better », un titre qui aurait mérité d’être prolongé sur plusieurs minutes en final noisy, comme avait su si bien le faire les Girls Names au Sonic. Mais Ought termine ce super morceau en queue de poisson, exactement comme sur le disque. Après un « Waiting » magnifique, le groupe quitte la scène sans rappel, à notre grand étonnement : ils auront joué à peine une heure.

 

00e

 

Vu qu’il est tôt, nous prolongeons la soirée par une séance de dédicaces et quelques mots échangés avec Tobias, bassiste de Yung (j’ai raflé les derniers EP et 45 tour du groupe, le reste de leur discographie étant épuisé) et Tim Darcy, dont nous apprendrons qu’il était un peu malade ce soir-là, d’où l’absence de rappel. Peut-être cela explique-t-il son dynamisme moins virulent qu’au TINALS, mais son groupe semble surtout aussi gentil qu’il est doué (et un rapide coup d’œil aux setlists des concerts de l’année prouve qu’ils ne jouent jamais guère plus longtemps). Bref, le soufre viendra peut-être avec les années pour nos Canadiens, en attendant je rentre avec Denis après une dernière binouze, chacun ses vinyles signés sous le bras, rejoignant nos apparts respectifs, l’un au 1er, l’autre au 5eme.

 

 

Setlist Yùng:  God – Hatch – It Happened Again – Youthful – Blanket – Uncombed – Burning Bodies – Pills – A Stain – Nobody Cares – Blue Uniforms

 

Setlist Ought: Men for Miles – Sun’s Coming Down – Passionate Turn – the Weather Song – Beautiful Blue Sky – the Combo – Habit (I feel a, I Feel a) – Never Better – Waiting

 

 

 

 

 

Deux autres comptes rendus (conquis) de ce concert:

INDIEMUSIC

LA VAGUE PARALLELE

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité