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Blinking Lights (and other revelations)
26 août 2016

Les Propositions d'HELLO DARKNESS #30 (Juillet - Aout 2016)

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YUNG - A Youthful Dream

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Découverts en première partie de Ought, les danois de Yung avaient livré un concert qui, bien qu’un peu brouillon par moments, s’était révélé plus enthousiasmant que la prestation un peu trop scolaire de la tête d’affiche. A la suite d’une discographie confidentielle et limitée, A Youthful Dream vient confirmer que l’énergique trio n’était pas qu’un éphémère coup de cœur scénique mais surtout un excellent pourvoyeur de chansons directes et addictives.

A une base fleurant bon le rock alternatif 90’s (1), c’est-à-dire usant de guitares très mélodiques sur des tempos relevés, Yung ajoute une morgue évoquant des groupes garage comme Thee Oh Sees (« Blanket ») et un chant écorché à la Jeremy Enigk (2). Autant dire que A Youthful Dream n’a rien de révolutionnaire, mais qu’il semble avoir été composé pour moi, et qu’on le retrouvera donc logiquement placé sur mon podium de l’année. Avec sa demi-heure ne souffrant d’aucun temps mort, il est d’ores et déjà le disque ayant le plus tourné à la maison comme dans ma voiture. Il faut dire que l’enchainement « the Hater » / « A Mortal Sin » du début est un stimulant génial pour commencer une journée pied au plancher.

 

(1)   « Pills » évoque inévitablement « Tonight Tonight » des Smashing Pumpkins

(2)   Qui est apparement l’initiateur du mouvement EMO, que je ne connais donc qu’à travers lui…

 

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YAK - Alas Salvation

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Rien à dire, le concert de Yak au TINALS était renversant. On y avait certes détecté pas mal d’esbroufe, mais le show avait été mené avec suffisamment d’aplomb pour que cela participe plus à magnifier le concert qu’à l’affaiblir. Afficher clairement l’ambition de se mesurer avec Iggy Pop sur scène peut vite tourner à l’irritant, voire au ridicule, si on n’a pas le charisme suffisant : fort heureusement le groupe Londonien, et notamment son leader Oli Burslem, ont du charisme à revendre. Mais savoir à merveille exciter une foule et assurer le spectacle à partir de quelques titres bien trempés épuisés jusqu’à la moelle ne sert à rien sur disque, et l’on craignait que Alas Salvation agisse en révélateur et ne catalogue uniquement Yak comme une vaste fumisterie aux oreilles de ceux ne les ayant pas vu live.

J’en fus le premier agréablement surpris, mais Yak réussi avec intelligence à conserver l’esprit rock de leurs show tout en restant attrayant sur la longueur du disque. Son brut, voire crados, énergie juvénile, brûlots suintant l’attitude bravache, construction volontairement fouillie avec des pauses blues impromptues et des interludes inutiles, mais morceaux sans fioritures à l’efficacité optimisée (« Alas Salvation » et « Victorious » durent moins de deux minutes), la formule fonctionne bien. On pense aux Stooges - l’enchainement violent des trois expéditifs premières chansons, mais plus encore ce « Smile » malsain aux refrains explosifs – ou à quelques fameux faux branleurs, tels les Dandy Warhols sur le blues crasseux « Roll Another » ou les Libertines sur le nonchalant « Doo Wah ». Si l’ensemble peut paraitre bordélique, Yak prend soin de laisser quelques indices indiquant que tout est maitrisé. On s’en doutait en s’apercevant que l’ensemble des morceaux joués à Nîmes nous revenait instantanément à l’esprit lors de la première écoute d’Alas Salvation, et le très beau « Take it », aux arpèges quasi Radioheadiens, nous le confirmera : le anglais sont tout autant bons songwritters qu’hargneux bruitistes. Reste à savoir s’ils sauront à l’avenir conserver ce brillant équilibre ou si, emportés par le tourbillon du succès ils céderont à la facilité et rejoindront la cohorte de jeunes groupes perdus pour le rock leur premier album passé.

 

 

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the MYSTERY LIGHTS - the Mystery Lights

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

Mon avis:

Comme on l’avait craint, les Mystery Lights ne nous ont pas plus passionnés sur disque qu’au TINALS (et même moins, vu le final détonnant de leur concert). En cause non leur qualité d’écriture, mais un classicisme extrême et un manque de folie qui rend le disque très redondant, à l‘exception de quelques titres plus marquants : « Too Many Girls », choisi sans surprise comme single, ou « Melt » dont le tempo rapide et l’agressivité dénotent. The Mystery Lights (l’album) est la plupart du temps à l’image de la chanson « Before my Own » : sympathique mais tellement entendue qu’on passera vite à autre chose…

 

 

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Michel CLOUP DUO - "Ici et Là-bas"

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Damien.

Mon avis:

Tout en reconnaissant sa qualité, je n’avais pas adhéré à Minuit dans tes bras, précédent disque du Michel Cloup duo, hormis sur quelques titres. Il est difficile de rentrer dans l’univers du Toulousain, plus encore aujourd’hui. Ici et là-Bas partait donc pour récolter la même chronique que son prédécesseur, teintée de respect mais de distance, malgré « Qui je suis » et sa musique post rock si raccord avec mes gouts (le batteur est excellent). « Ici et Là-Bas », seul titre faiblard du disque, aurait même pu me faire abandonner la partie. Mais c’était sans compter les « Deux minutes Vingt-Cinq » de grâce absolue, d’une mélancolie apaisante qui m’a fait penser à mon cher Tiersen récent (c’est encore plus flagrant sur « D32W »). A chaque écoute, tout se débloque sur ce titre, à partir de là je suis paré à me prendre la dureté des paroles, ces textes racontés plus que chantés sur une musique distillant sa violence sourde en echo, éclatant souvent d’une rage trop longtemps contenue. Jusqu’au choc « Une Adresse en Italie », un quart d’heure d’histoire prenant aux tripes, trouvant chez chacun un point d’accroche. Quand finirais-je par la zapper, je ne sais… La musique me sert habituellement à fuir le monde, l’anglais m’est un artifice précieux pour éviter de le regarder en face. Aussi je ne sais si j’aurai le courage de revenir régulièrement à ce miroir sans filtre, à ce portrait parfait d’une actualité déprimante et anxiogène. L’avenir le dira. Mais plus que jamais, il est incertain.

 

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Commentaires
E
Je l'avais vu sur la tournée de Minuit Dans Tes Bras, un excellent souvenir. <br /> <br /> Je peux comprendre que les paroles contrastent avec ce que l'on a envie d'entendre sur nos temps de loisirs, et je te rejoins en partie à ce niveau-là : même si je pense être assez en phase avec ses idées sociétales, il faut que je sois dans le bon mood pour écouter ses disques, surtout ce dernier d'ailleurs (Minuit Dans Tes Bras était plus intimiste que "sociétalement contestataire").
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E
Une adresse en Italie est effectivement un titre extrêmement poignant. <br /> <br /> Deux minutes vingt cinq me saoûlait lors des premières écoutes, finalement, j'accroche bien au délire. <br /> <br /> Très bon album que ce Michel Cloup en tout cas, décidément passionnant en solo.
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