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Blinking Lights (and other revelations)
16 juin 2017

L'EFFONDRAS - Les Flavescences

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Damien, l’orpailleur de la région Rhône Alpes, avait semble-t-il déniché une pépite, dont il répétait le nom avec un air aussi mystérieux que satisfait. De l’Effondras, on avait surtout retenu la pochette, de celles qui poussent inexorablement à l’écoute : une gravure à l’ancienne représentant une bête avec le soleil sortant de sa bouche. L’album, fut il bon, voire très bon par moments (« L’Ane Rouge »), restait trop marqué par son style et l’empreinte des précurseurs pour sortir vraiment du lot. Les alchimistes étaient encore à l’essai, mais ils touchaient au but.

Moins de deux ans après, l’Effondras semble avoir trouvé la formule pour réinventer le Post Rock. Depuis combien de temps un album de ce mouvement usé ne m’avait pas autant accroché ? Je ne m’en rappelle plus, c’est dire le mérite du trio Bressan. J’ai beau écouter fiévreusement l’album en boucle, explorer son vaste territoire, en prendre la multitude de chemins, la beauté des Flavescences résiste à l’analyse. Oh, il y a bien quelques indices parsemés sur ces quatre instrumentaux aux titres énigmatiques, mais ressortir les cartes des grands anciens, comme Mogwai qu’on reconnaitra vaguement au détour de « Phaléne », ne nous aidera pas plus que ça. Ces cartes, on le sait, ont été rebattues. Alors, quelques hypothèses. Une formation réduite à deux guitares / une batterie, qui laisse de la place aux mélodies, les rend éclatantes au lieu de les noyer dans une masse sonore. Et ceci (c’est le plus impressionnant), sans nuire à la puissance de l’ensemble. Et puis un coté direct, négligeant les circonvolutions paresseuses rabâchées ces dernières années pour se concentrer sur des constructions en mouvements distincts, reliés par des transitions aussi habiles que rapides (même sur « Le Serpentaire » d’une vingtaine de minutes). Voilà qu’on s’approprie les chansons, qu’on attend avec l’impatience d’un jeune débutant acoustique certains passages, comme la deuxième partie de « Lux Furiosa » qui nous avait tant marquée au Marché Gare lors d’un concert brillant de mille feux. Une salle Lyonnaise où l’on croise régulièrement Marion Bornaz, la photographe signant cette très réussie pochette des Flavescences. Il y est question de mystère, d’obscurité, de flamme. Celle ravivée par l’Effondras pour une des plus belle surprises de l’année.

 

  

Et cette formule, alors ? Elle n’existe pas, bien sûr. La trouver c’est se perdre. Mieux vaut travailler, ciseler sans relâche le son, les morceaux, et avancer. Ferrum Movendo. 

 

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Commentaires
A
Ils seront en concert au Transbo jeudi 27 juillet, gratuit si on réserve à l'avance
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E
C'est très bon L'Effondras. J'aime beaucoup Les Flavescences, mais je trouve les précédents déjà très recommandables.
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